04 Juin 2010

Interview d'E. Sabot

Depuis lundi et jusqu’à ce dimanche, vous pouvez jouer pour gagner votre exemplaire de la nouvelle biographie sur Lady GaGa : Lady GaGa, l’Art d’être une star. Pour GaGaVision.net, Enguerrand Sabot, l’auteur de cette biographie a bien voulu répondre à nos questions et nous offre en exclusivité le chapitre final de son livre.

Quand et comment avez-vous découvert Lady GaGa?
C’est en me baladant sur youtube que je suis tombé sur le clip de « poker face ». Pour être honnête, j’ai trouvé cela bien sympathique, une mélodie entraînante, une chorégraphie parfaite, bref rien à redire pour un nouveau produit commercial. J’ai pensé qu’une maison de disques essayait de placer une énième chanteuse dans le sillon pop et j’ai pensé pourquoi pas. Surtout qu’il y avait derrière cela des accents de dance des années 90 qui me plaisaient bien. Mais je n’ai pas réellement cherché à en savoir plus. Ce n’est que quelques mois plus tard que je suis tombé sur une interview d’elle dans un magazine new yorkais. Elle parlait de son parcours, de son nouveau single, bref des questions classiques. Mais les réponses, elles, ne l’étaient pas. J’ai l’habitude de lire des interviews d’artistes qui débutent et généralement, on sent que le marketing et les services de communication présent dans toutes les réponses. Dans l’interview de Gaga, l’atmosphère était différente, on sentait une réelle sincérité mélangée à une volonté dévastatrice de faire ses preuves. Bref, je me suis intéressé de plus en plus au personnage pour me rendre compte qu’elle est loin du produit marketing stéréotypé de base.

Comment expliquez-vous son succès actuel ? Qu’est-ce qui plaît tant à son public ?
Débarquée de nulle part, Gaga a déboulé dans le monde entier, créant le buzz dans chaque pays dont elle foulait le sol. Beaucoup ont crié au phénomène médiatique crée de toutes pièces par des maisons de disques ayant trouvé une nouvelle poupée chanteuse. Mais ils avaient tout faux. Gaga ne s’est pas construite en un jour. Son passé, décrypté dans le livre, prouve bien qu’elle est loin d’être un stéréotype. Gaga a toujours vu son métier à la méthode de l’ancienne école : sillonner les bars, les festivals… bref, tous les endroits où elle pouvait se produire. Mais dans une société mercantile comme aujourd’hui, le talent ne suffit plus et la communication l’a même dépassé. Alors elle a compris comment se servir des médias pour créer le buzz. Elle allie cette vision artistique inculquée par les Stones, les Beatles, David Bowie, Andie Warhol, d’un métier qui n’en est pas un mais plutôt un mode de vie. Et je pense que c’est ce qui plaît aujourd’hui. Elle ose dire que sa musique est populaire. La scène n’est pas son gagne pain mais sa vie. Gaga est une idole des temps nouveaux qui a su allier son art avec le capitalisme.

Vous avez plusieurs biographies à votre actif, pourquoi vous intéresser à Lady GaGa?
C’est vrai que j’ai écrit plusieurs biographies sur différents personnages, et je dois avouer que Gaga est l’artiste que j’ai eu le plus de plaisir à découvrir. Elle qui se fait régulièrement tacler dans les médias mérite un peu plus de reconnaissance pour son art, même s’il est populaire. Mais les médias et le populaire… J’ai également une culture populaire et j’aime ceux qui la défendent et je pense avoir trouvé un ardant défenseur en la personne de Lady Gaga. Et puis, tout ce phénomène méritait bien que l’on creuse un peu plus que la superficialité qu’on veut bien lui accorder, non ?

A votre avis son succès phénoménal va-t-il continuer ou bien s’écrouler à long terme? Pour quelles raisons?
Lady Gaga me fait très peur. Elle le dit elle-même, elle préfère mourir sur scène que dans son lit, que son art est sa vie. Je la comprends et j’admire son positionnement, combien d’artistes ne font aujourd’hui que leur boulot et vivent des recettes des ventes de produits dérivés ! Mais j’ai très peur que son physique ne suive pas le rythme qu’elle s’impose. Des malaises elle en a fait plus d’un en concert, parfois au naturel, elle a des valises sous les yeux… Il faut savoir breaker, Gaga ! Au-delà du physique, je pense qu’elle saura faire évoluer son œuvre. Alors qu’on lui reprochait la superficialité de son premier album, avec « The Fame Monster » elle a su enlever un peu de son maquillage et avouer ses peurs, bref qu’elle est comme tout le monde. La plus difficile des batailles à livrer sera contre la presse qui n’attend qu’un dérapage artistique de sa part pour sonner l’heure de la messe.

Que va-t-on trouver dans votre livre? (Anecdotes, Interviews, Photos,Analyse…)
J’ai voulu dépasser le simple stade de la biographie linéaire et classique. Je reviens largement sur toutes les étapes de sa vie, qui je pense en apprendront beaucoup à certains. Certes les fans connaissent la vie de Gaga sur le bout des ongles, mais j’ai volontairement appuyé sur des moments clés de sa carrière. Des anecdotes, vous en trouverez, notamment quand on la confondait avec Amy Winehouse… Et sutout, une grande part d’analyse du personnage, de sa vie, du phénomène… Car pour moi, Gaga n’est pas un produit mais une réelle artiste qui gagne à être connue. Alors je dis à ses détracteurs de se renseigner avant de lâcher des commentaires accusateurs car Gaga est une star comme on en fait plus.

Merci à Enguerrand Sabot pour sa disponibilité et ses « cadeaux ».

Propos recueillis par GaGaVision.net.

Conclusion du livre : Lady GaGa , l’Art d’être une star.

Personnage burlesque, fantasque et même parfois caricatural, Stefani Germanotta a eu du mal à s’imposer en tant que Lady Gaga. Mais cette jeune femme, guidée par une bonne étoile et à la sueur de son front, a réussi là où d’autres se seraient cassés les dents. Même si Lady Gaga est en plein dans son siècle, sa vision du métier est celle d’un artiste des années 50. Refusant d’aller concourir dans des émissions de télé-crochet où l’on ne recherche que des Barbies chanteuses, elle voit son métier de façon artistique et non mercantile. Facile, me direz-vous quand on sait que ses parents ont des comptes en banque à faire pâlir un trader et qu’ils l’ont aidée quand elle a fait sa crise d’adolescence à retardement en quittant les bancs de son école. Certes, mais Gaga est une passionnée et comme tout passionné qui se respecte elle ne vit que pour son art comme d’autres ne vivent que pour l’amour.
Après des années passées à sillonner les bars crasseux de l’East Village en quête d’un public souvent absent, Gaga comprend. Elle comprend que le métier de chanteur ne se gagne plus en sillonnant les bars de la ville mais en rencontrant les bonnes personnes. Elle comprend, qu’à l’instar de son ex-camarade de classe Paris Hilton, aujourd’hui, le talent ne suffit plus. Dans une société où l’on placarde à la une des magazines des filles qui ne savent rien faire de leur dix doigts, où des lofteurs inconnus rêvent de notoriété, comment se faire une place au soleil ? En créant le buzz, en attirant l’attention, bref en en faisant toujours plus.
Alors, elle qui fut élevée chez les religieuses ose et se lâche : elle ôte ses vêtements sur scène, joue les stripteaseuses… On commence à s’intéresser à elle. Gaga vient de découvrir le pouvoir de la communication. Avec son premier album, le personnage devient médiatique et même si le succès est incontestable, les interrogations se font nombreuses. On s’interroge sur sa sincérité, sur son passé, sur sa sexualité, sur sa consommation de drogues… Bref, toutes les questions que l’ont s’est posé sur Mick Jagger, John Lennon et autres stars légendaires.
Certains veulent déjà couper la tête de Madonna pour qu’elle reprenne le flambeau… C’est un peu tôt. Gaga doit gagner en sincérité, car même si son amour pour la chanson semble sincère, cette quête de gloire perpétuelle cache quelque chose qu’elle n’ose avouer. Avec The Fame Monster, Gaga tombe un peu le masque et avoue ses peurs. Cette gloire qu’elle a désormais entre les mains l’effraie. En expiant ses peurs, elle devient plus humaine et trouve une certaine crédibilité auprès des médias. Certains diront qu’elle restera à tout jamais un pur produit marketing fomenté par des producteurs vénaux. Mais ils sont loin du compte, Gaga est une artiste comme on n’en fait plus, prête à mourir sur scène. Une artiste d’un autre temps qui essaye de concilier sa passion avec la cupidité de notre société. Être une star est un art et Gaga le cultive avec brio.

12 commentaires on “Interview d'E. Sabot”

  1. Juste une question qui n’a pas grand chose a voir avec cet article ( qui est très intéressant ), je voulais savoir à quelle heure sera diffusé le nouveau clip de Gaga sur son site internet, merci !

  2. En Belgique niveau single : 5ème Telephone, 5ème (album) The Fame Monster, 22ème Bad Romance, 32ème Poker Face et 10ème The Remix :D

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