24 Mai 2010

Interview du Monde

Voici une interview de Lady GaGa parue aujourd’hui sur lemonde.fr :

Votre spectacle fait penser à une lignée d’artistes de divertissement, Jerry Lee Lewis, Madonna, Liza Minelli, Marilyn Manson. Avez-vous l’impression de vous inscrire dans une tradition ?
Ces gens sont pour moi les plus talentueux et influents de l’histoire. La tradition du show-business est quelque chose que je respecte vraiment. C’est pour cela que je crois si fermement à la vie en tant que spectacle. Je suis entièrement dédiée au show-business, à chaque moment de chaque journée.

Votre spectacle regorge de références à New York. En quoi cette ville vous a-t-elle influencée ?
New York et mes amis new-yorkais sont mes muses. La façon dont je me suis découverte moi-même à travers cette ville, à travers la solitude, la lutte quotidienne pour mon travail et l’inspiration, tout cela m’a construite.

Votre collectif d’artistes, Haus of Gaga, reprend aussi une tradition new-yorkaise, celle de la Factory d’Andy Warhol ?
Je ne sais pas si on peut comparer, même si je m’intéresse beaucoup à Warhol. Je crois en la tradition du travail en commun, en la célébrité comme moyen d’amener de jeunes designers, musiciens, producteurs, stylistes sur le devant de la scène.

Haus of Gaga s’occupe aussi de marketing ?
Chaque personne est son propre commerce, je vois la façon dont on vit comme une sorte de plan d’auto-marketing. Personne ne me « markette », je suis qui je suis.
C’est vraiment le sujet de The Fame, c’est ce qu’est la célébrité : une façon de présenter au monde ta confiance en toi, ton individualisme, ton féminisme. Cela n’a rien à voir avec les magazines, les appareils photo, mais avec la connaissance de soi.

Vous avez mis du temps à acquérir cette certitude ?
Je me suis toujours sentie comme une anomalie un peu monstrueuse. Je n’ai pas toujours eu le courage de l’assumer. La peur peut être très inhibitrice. Ma bravoure est venue de mes fans. Le concept de la tournée Monster Ball est de faire ce voyage au « bal des monstres », un voyage en soi-même, vers sa liberté. Au Monster Ball, vous n’êtes pas jugé. On y célèbre ce dont on a honte, les choses que l’on veut cacher. A une époque, on ne me trouvait pas assez jolie, pas assez douée. Ces frustrations sont devenues une ambition. Quelqu’un a dit : « Le besoin d’avoir le dernier mot est pour les imbéciles qui n’ont pas assez dit. » Je n’ai pas besoin d’avoir le dernier mot, mais j’ai certainement besoin d’être entendue.

Pendant le concert, vous dites détester l’argent, n’êtes-vous pas un produit industriel ?
Depuis plusieurs années, j’essaie de détruire la relation qui existe entre argent et célébrité. Avant, le show-business était une expérience quasi religieuse. On se foutait de combien gagnait John Lennon, Mick Jagger, David Bowie… Ce qui comptait, c’était leur personnalité. Avec Madonna non plus il n’était pas question d’argent, mais question de pouvoir de la féminité. J’ai grandi dans une école pour gens aisés. Puis j’ai déménagé et vécu sans argent dans un quartier pauvre. Je me considère comme une experte dans ces deux modes de vie.

Vous n’avez jamais l’impression de perdre le contrôle de votre créature, Lady Gaga, et qu’il faudra un jour finir par la tuer ?
Je crois que je devrais la tuer si elle devient contrôlable. J’aime qu’elle ne le soit pas.

Vous semblez parfois plus innovatrice dans votre travail visuel que dans votre musique ?
(Fâchée) Bad Romance est certainement le titre pop le plus novateur de ces dix dernières années. Je fais de la musique que les gens veulent regarder. Grâce à moi, le paysage de la radio américaine a été changé à jamais, alors que la musique pop était devenue un gros mot et que la dance music n’était pas censée valoir plus de 40 secondes sur la FM.

Vous avez essayé différentes sortes de musiques. Vous avez eu l’impression de tâtonner avant de devenir Lady Gaga ?
Il faut devenir un expert en différentes choses avant de trouver sa voie. Jouer du ragtime, de la musique classique, du cabaret, être capable de comprendre ce qui relie Bach à une chanson de Whitney Houston. Ça m’a pris longtemps. Quand j’ai écrit Just Dance, j’ai commencé à sentir que je pouvais connecter la mentalité underground avec une chanson pop, et si ça ce n’est pas innovateur, je ne sais pas ce qui l’est.

6 commentaires on “Interview du Monde”

  1. Tiens tiens, elle ne nie pas que Lady Gaga est en fait une créature = une création, un personnage. Encore une fois, le journaliste fait une référence direct au « Ziggy » de David Bowie

  2. Ben logique qu’elle soit faché! koi sérieux Gaga est la seule à avoir mis tout ses titres n°1 des tops du monde! elle a plus rien à prouver! Gaga sera tj dans l’histoire et logique que ça musique n’évolue pas bcp, elle a fait 1album et une réédition (de magnifiques chef d’oeuvre)

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