06 Juin 2010

Interview SHOWStudio

Dimanche dernier, Lady GaGa donné une interview de deux heures en direct de Londres. Nous vous l’avions promise, voici la traduction de cette interview. Certes, il y a beaucoup à lire mais les questions et les réponses de GaGa valent parfois le détour même si parfois, GaGa parle comme notre prof de philo.

Traduction: Renaud (Un grand merci!)

Alexander Fury : SHOWstudio.com est un site de mode, premièrement et avant tout. Lady GaGa, nous vous avons demandé d’être la neuvième participante à notre série d’interview « In Camera » parce que, plus que tous les autres musiciens contemporains, votre travail semble être inextricablement connecté à la mode. A quoi la mode vous sert-elle ? L’utilisez-vous pour souligner vos thèmes musicaux ou est-ce qu’il s’agit d’un moyen d’exprimer un type différent de créativité ?
Lady GaGa : C’est au-dessus de ça, mais je pense que, d’une manière plus importante et sur un plan culturel, la mode et la musique se sont toujours mutuellement miroités, comme deux parties d’un même contexte créatif. Elles ne peuvent pas être séparées. J’ai besoin de la mode pour ma musique, et j’ai besoin de la musique pour ma mode.


Ricky White, New York, NY / Laura Bowery, Mersyside / Alexander Gray, Massachusetts / Allie Johnson, Columbus, GA / Lorna Leigh, Portsmouth, UK / Sunny, France / Tudor, Romania / Marie-Helene, Canada / Ala, Sanatana-AP / Aurie Akers, Arkansas / Tondo, Slovakia, Martin : Vous êtes une telle inspiration, de ce que vous portez à votre façon de chanter. Mais d’où tirez-vous votre inspiration ?
Lady GaGa : Du « capital HIM » (NDLR : aucune idée de la signification : cela pourrait être une allusion à un groupe de métal finlandais comme à une entreprise anglaise, si vous savez ce que c’est, faîtes-nous signe). Je pense qu’il y a deux sortes différentes d’artistes. Les gens qui ont besoin d’être reliés à un mouvement culturel, de la mode, musical ou aux dernières méthodes pour pêcher. Mais je pense que pour certains d’entre nous – et je pourrais peut-être dire la même chose à propos de mon ami Nick Knight (NDLR : directeur de ShowStudio, photographe professionnel) – il s’agit plus d’un don inné. Beaucoup plus une expérience spirituelle. Nous sommes nés avec. Pour être parfaitement honnête, mes plus grandes inspirations sont actuellement mes fans. Je sens qu’ils me font parvenir inconsciemment leur liberté, leur amour et leur joie. C’est presque comme si nous avions notre propre petite connexion spirituelle séparée de toute autre chose.

Meadhbh Nic Nuadhait, Ireland : Est-ce que la théorie de Rainer Maria Rilke, qui dit que les artistes ne devraient pas accepter la critique, vous a aidé à rester déterminée quand vous avez démarré votre carrière ?
Lady GaGa : Oui. J’adore Rilke. Ce n’est pas un secret que je vis ma vie en soumission presque totale à ce qu’il dit. Je pense qu’il est important d’être objectif à propos de son propre travail et il est important d’utiliser les personnes autour de vous pour nourrir votre créativité, comme je l’ai appris de Warhol. Si vous avez un besoin incessant d’avoir un avis positif d’ailleurs c’est que la critique peut vous être nuisible et peut même changer votre vie (NDLR : dans le mauvais sens). Vous ne voulez pas que le monde vous dicte votre travail, vous voulez être un entonnoir. En bref, je me fous de ce que les gens pensent.

Heather Hunter, Virgina, USA / Jessica Hebert, Lafayatte, LA : Trouvez-vous difficile de faire face à la critique dans les médias ?
Lady GaGa : Non. Cela peut toujours être personnel, parce que mon travail est personnel. Mais vous devez croire en vous même et en ce que vous faîtes et presque toujours refuser la critique et la négativité. C’est comme un mauvais organe qui vous aurait été donné lors d’une opération. Vous devez le rejeter.

Perez Hilton, Los Angeles, California : Vos Little Monsters savent que quand vous avez commencé votre carrière à New York, la musique que vous faisiez et que vous jouiez était différente de celle que vous faites maintenant. Quel a été l’élément déclencheur pour vous ? Pourquoi avez-vous décidé de commencer à faire de la musique dance ?

Lady GaGa : J’ai démarré quand j’étais très jeune, jouant de la musique classique quand j’avais quatre ans. Quand j’ai eu onze ans, j’ai décidé d’écrire de la musique pop, j’ai écrit du jazz et je me suis rapprochée du ragtime. Puis, je suis allée vers la musique folky jam en écoutant Bob Dylan et ensuite je me suis intéressée à Queen et Bowie. Et puis au disco. C’était mon évolution intellectuelle et mon amour pour la musique a commencé à prendre forme, à changer. Quand je vivais en ville seule, j’étais capable de regarder en moi-même et de me demander si je devais créer de la musique. Et je le devais! Et si je le devais, pourquoi ? Je me suis résignée à faire le genre de musique que je voulais écouter et je pensais que c’était génial, je pensais que ça serait révolutionnaire là où je vivais. La musique indie était la norme et la musique pop était vue comme une musique ennuyante. Et dans la vraie mode GaGa, j’ai décidé de faire de la musique pop dans une ville où il n’y en avait aucunement.

Farrah Marie, Santa Barbara, California : Vos fans font tellement pour vous, ils se rallient pour voter dans le but de vous voir au top des charts ou encore pour demander massivement aux stations de radios de jouer vos chansons. Pourquoi pensez-vous qu’autant de Little Monsters prennent soin de vous et vous supportent de cette manière ?
Lady GaGa : Je ne sais pas. Je me sens tellement bénie, la façon dont me traitent mes fans et la façon dont je les aime sont inexplicables. Les vidéos, les messages, les travaux artistiques – l’autre jour, j’ai passé plusieurs heures à lire tout ça en divaguant sur le talent de mes adorables fans. L’amour est une chose symbiotique, surtout quand il est réel. Peut-être que c’est juste très réel – je transmets de l’amour à mes fans, et ils me donnent de l’amour, et nous continuerons à nous donner mutuellement de l’amour pour toujours.

Vikram Alexei Kansara, New York : Traditionnellement, les pop stars s’engagent dans une communication dans seul sens avec leurs fans, mais votre relation avec vos Little Monsters est plus une conversation digitale : est-ce qu’il s’agit d’un geste conscient ou instinctif ?
Lady GaGa : Instinctif. Je suis comme je le souhaite avec mes fans. Nous avons une relation très spéciale et honnête. C’est presque comique d’en parler. C’était juste l’autre jour que je révélais à mes fans que mon grand-père était malade, et le jour suivant, je suis allée dire bonjour à mes fans sur Twitter et j’ai vu tous ces adorables messages de leur part. Cela n’a rien à voir avec ma musique ou mes habits, c’est juste de la pure amitié. Le nouvel album que je suis en train de faire, qui est presque terminé, a été écrit avec cette nouvelle énergie instinctive. Mes fans me protègent, ma destinée est maintenant de les protéger.

John Galliano, Paris (créateur actuellement chez la maison Dior): Si vous étiez capable de voyager dans le temps, où iriez-vous ? Dans le futur ou dans le passé, et pourquoi ?
Lady GaGa : Instinctivement, je dirais que c’est d’aller dans le passé, parce que j’adorerais voir tout ce qui a influencé et façonné mon vocabulaire. Cependant, je refuserais le passé, je dirais que si j’avais à choisir, j’irai dans le futur. La raison est quelque peu égoïste : comme McQueen avait l’habitude de le dire, vous ne devez jamais regarder en arrière, vous devez toujours aller de l’avant. J’irais vers le futur, égoïstement, pour nourrir mon travail et faire de moi une meilleure artiste, pour créer des choses plus avant-gardistes, innovantes, magiques, un travail poétique. Comme McQueen l’a fait.

Mario Testino, Londres (photographe de mode de renom): Vos looks sont tellement extrêmes. Est-ce une réaction à quelque chose ? Est-ce que vous vous vous questionnez ou altérez l’immobilisme du style des femmes ?
Lady GaGa : Oui. Oui, je me questionne. Je suis une féministe. Je rejette de tout mon cœur la façon dont on nous appris à percevoir la femme. La beauté de la femme, comment une femme devrait agir ou se comporter. Les femmes sont fortes et fragiles. Les femmes sont belles et laides. Nous avons une voix lourde et posée, tout ça à la fois. Il y a quelque chose qui contrôle notre esprit dans la façon dont on nous a enseigné à voir les femmes. Mon travail, visuellement et musicalement, est un rejet de toutes ces choses. Et, plus important encore, une quête. C’est excitant parce que tous les vêtements avant-gardistes, le style musical, les paroles, qui ont tous été considérés au moins une fois comme choquant ou inacceptables, sont maintenant branchés. Peut-être que nous pouvons rendre les droits des femmes branchés. Force, féminisme, sécurité, la sagesse de la femme. Rendons ça branché.

Jordan, Louisiana : Quel est le processus par lequel vous et votre styliste Nicola Formichetti composer une tenue ?
Lady GaGa : Nicola !! C’est vraiment facile. Il est l’un de mes meilleurs amis et Nicola sait exactement qui je suis en tant que musicien, en tant qu’artiste et en tant que fille. Et la Haus of GaGa entière travaille ensemble. Matthew a été un créateur de vêtements pour moi pendant des années. Nous prenons une cigarette, du whisky, nous parcourons les dressings et puis on y va ! Ça vient naturellement, il n’y a pas de prétention ou de pré-conception.

Nicola Formichetti, Londres (styliste de Lady GaGa): Quelle est ta tenue favorite que nous ayons créée ensemble et celle que tu aimes le moins ?
Lady GaGa : Ma préférée ? C’est plutôt une question difficile ! Une de mes préférées était la robe d’archive de dentelle rouge de Mc Queen et la grande couronne rouge pour les MTV Awards. Ma préférée que nous avons faite est le costume de scène qui saignait de lui-même. C’était une telle représentation du vêtement vivant, il vivait et respirait. C’était incroyable. Celui que j’ai le moins aimé… Je n’en ai pas ! Tu es génial Nicola, tu gères toujours. Aucun regret. Nous avons fait tellement ensemble, il est difficile de dire quel est mon préféré et celui que j’ai le moins aimé. C’est comme dire que je n’aimais pas mon bras !

Paulette Wilson, Baltimore, Maryland : Pouvez-vous décrire votre style en un mot ?
Lady GaGa : Libre.

Philip Treacy, Londres (créateur de chapeaux): Qu’est-ce que vous aimez dans le port du chapeau ?
Lady GaGa : C’est une jolie barrière. Plus c’est grand mieux c’est. Plus elle est intéressante et scandaleuse, mieux c’est. Pour moi, ça garde le diable loin de soi. J’aime toujours quand j’ai un chapeau qui est assez grand pour faire en sorte que les gens restent éloignés lors de fêtes prétentieuses. C’est une protection. On se sent chez soi lorsqu’on est loin de chez soi. Mais ce que j’aime à propos des chapeaux de Philip Treacy, c’est qu’ils ne ressemblent à aucun autre.

Stephen Jones, Londres (créateur de chapeaux): Qu’est-ce que les chapeaux font pour vous que les habits ne peuvent pas faire ?
Lady GaGa : Ils me protègent d’une façon différente. Un mur social, un chapeau est un mur social. J’adore aussi Stephen Jones !

Marcus, Sydney : Y a-t-il une observation que vous ayez faite sur l’esprit du moment qui a eu droit à la plus puissante réaction ?
Lady GaGa : Quelques uns. Le premier est le nœud dans les cheveux et le second est « Bad Romance » qui a été joué à la fin du défilé d’Alexander McQueen, puis ses vêtements présents dans le clip, et ce défilé qui est malheureusement devenu connu comme celui de son apogée. J’aurais souhaité qu’il ne soit pas devenu aussi puissant qu’il l’est devenu. Je ne dirais pas que c’est nécessairement un moment clé, c’est plus la destinée.

Jefferson Hack, Londres : Si vous pouviez être quelqu’un d’autre pour un jour, avec qui échangeriez-vous votre place et qu’est-ce que vous feriez à cette place ?
Lady GaGa : Je serais Iman. C’est une amie, je peux dire cela. Je ferais tout ce que fait Iman en un jour. C’est probablement la réponse la plus égoïste que je pourrais donner ! Quelle femme fabuleuse.

Nabil Azadi, Auckland, New Zealand : Kurt Vonnegut a dit une fois que les humains ont conté des histoires fantastiques depuis la nuit des temps, et que le caractère dramatique de telles histoires est quelque chose sur lequel nous essayons constamment de prendre exemple dans nos propres vies. Avec votre musique et votre univers esthétique, êtes-vous une autre conteuse d’histoires fantastiques ou nous montrez-vous ce que la vraie vie peut être ?
Lady GaGa : Les deux. Je vous dis un mensonge dans un effort vicieux pour que vous répétiez mon mensonge toujours plus jusqu’à ce qu’il devienne réel.

Jonas Åkerlund, Suède (réalisateur des clips « Paparazzi » et « Telephone »): Comment appelleriez-vous le film sur votre vie ?
Lady GaGa : Born This Way (NDLR : Née de cette façon).

Laurent James, Anvers, Belgique : Warhol est une telle influence dans votre travail, tout comme Madonna. Qu’est-ce que ça fait d’avoir une relation personnelle avec elle maintenant ? Après tout, elle connaissait Warhol et je pense que nous pouvons dire qu’il est votre plus grande influence. Vous rencontrer pour une minute a été surréaliste (vous m’avez donné un autographe après un concert). Je ne peux même pas imaginer avoir une relation avec quelqu’un que j’aime tellement. Comment-vous sentez-vous quand quelqu’un qui est une icône, mais qui a aussi une très grande influence, est soudainement une personne accessible ?
Lady GaGa : Madonna est une merveilleuse, merveilleuse personne. Elle est tellement remplie de la plus merveilleuse liberté et du plus merveilleux esprit, et elle est tellement aimable. Travailler avec elle a toujours été très excitant et très amusant. Nous avons partagé quelques merveilleux moments honnêtes ensemble. Elle vient à mes concerts, je lui ai posé quelques questions, elle me conseille. C’est mon expérience dans l’industrie de la musique qui m’a connectée au plus profond stade avec les plus iconiques et plus légendaires personnes que j’ai admiré, et aucunement avec l’un de mes contemporains. Les choses que toutes les légendes ont en commun est qu’ils sont les êtres humains les plus sympas que j’ai jamais rencontré. Connaître, rencontrer, aimer Madonna, cela m’a permis de rencontrer des personnes merveilleuses et épatantes, des icônes. En rencontrant ces gens, je me suis moi-même découverte. Ma liberté. Ma sécurité. Moi-même.

Marina Abramovic, New York (artiste): Qui crée les limites ?
Lady GaGa : Nous. Nous créons nos propres limites. Je suis une immense fan de Marina Abramovic. C’est un être humain sans limite ! Je suis allée voir son exposition au MOMA et elle sans limite. Je l’ai regardée, et elle est tellement libre. C’est quand vous êtes à proximité de quelqu’un comme Marina que vous réalisez qu’elle est si illimitée. Je pense que nous sommes ceux qui créent nos propres limites.

Quentin Tarantino, Los Angeles, Californie (Réalisateur) : Pouvez-vous nommer une chanson que vous chantez lorsque vous l’entendez à la radio, mais vous êtes embarrassée de l’aimer sans que personne ne le sache ?
Lady GaGa : Cette chanson de Taylor Swift : « You Belong With Me ». Je la chante tellement fort, et je suis si embarrassée ! Parce que je la chante fort. Mais c’est une bonne chanson.

Ethan, Fort Worth : Que pensez-vous être le plus gros malentendu à propos de vous ?
Lady GaGa : Que je suis un personnage. Ou que GaGa est séparée de Stefani. Nous sommes une et la même, il n’y a pas de différence. Je suis exactement ce que je dis être, et je suis exactement ce que vous dîtes que je suis.

Hedi Slimane, Paris (auteur des photos pour « The Fame Monster » et ex-créateur chez Yves Saint Laurent et Dior Hommes) : Parlons du décalage entre vos vies privée et publique. Où est la ligne ? A quelle seconde, précisément, est-elle franchie ? Est-ce que vous sentez le besoin de prendre une grande respiration et de vous occuper de vos affaires, ou est-ce que vous vous sentez toujours comme si vous étiez sur scène ?
Lady GaGa : Cette question a deux parties. La première partie, la limite entre ma vie privée et ma vie publique : je crois que, en tant qu’artiste, être privée en public est au cœur de l’esthétique, du message. Cependant, je mens abondamment à propos de mes relations personnelles dans l’effort de protéger cette esthétique et ce message. Aujourd’hui, les gens sont distraits par des choses sans importance – comme quel est mon régime ou avec qui je baise. La seconde partie de cette question parle d’un moment précis où je passe de ma vie publique à ma vie privée : je voudrais être capable de dire que lorsqu’il y a une b*te en moi, ce passage s’effectue. Mais ça ne s’effectue pas toujours. Je me sens parfois comme si j’étais sur scène tout le temps, et je sens que la vie est une scène pour mon art. Quand je danse, quand je mange, quand je prépare le petit-déjeuner. Mais il y a un moment de liberté, quand la scène disparaît : quand je pleure. Sur scène, hors scène, seule ou avec quelqu’un. Il n’y a rien de très honnête à propos de ça. Cela n’a rien à voir avec enlever une perruque ou faire couler du rouge à lèvres. Cela n’a même pas quelque chose à voir avec avoir un orgasme. C’est plus profond que ça.

Surabhi, Inde : Qu’avez-vous porté à votre bal de promotion ?
Lady GaGa : J’ai porté une robe du genre vintage. Elle était faite de chiffons, enroulée comme une robe tube noire. Elle était très très courte et avait des bandes noires au niveau du dos, comme les rouleaux qui nettoient les voitures. Il y avait aussi un dégradé vers le gris. Elle était géniale. Je crois qu’elle était à 300$, c’était tellement cher.

Korin, Israel : Comment vos anciens camarades de classe et vos anciens professeurs ont-ils réagi au fait que vous êtes maintenant l’une des personnes les plus populaires au monde ?
Lady GaGa : Mes camarades de classe, je ne parle plus vraiment à tous. Mes plus proches amies sont merveilleuses et n’ont pas beaucoup changé. Pour l’école…. cela a été une expérience plutôt triste. Les professeurs ont été merveilleux. Les nonnes étaient adorables et les professeurs d’anglais ainsi que la direction de l’école étaient très féministes et nous ont inculqué des valeurs. Les professeurs sont les meilleurs, les plus merveilleux, brillants professeurs. Ils sont réellement magiques. Je n’ai rien à dire de mauvais sur l’école mais je dirais que j’ai été vraiment triste à propos de certaines des choses qui se sont passées dans mon lycée, parce que ma sœur y est allée et ma famille travaillait tellement. Mes parents n’étaient pas riches, ils dépensaient chaque dollar qu’ils avaient pour que ma sœur et moi aillions dans la plus merveilleuse, la plus chère école privée qu’ils pouvaient se permettre, pour avoir des opportunités qu’ils n’avaient pas eu. Dans une tentative aussi dire quelque chose sur la religion, mon école catholique m’a écartée, en réponse à mon succès, d’une manière non catholique. Ce n’est même pas décevant, c’est triste. Ma famille a abandonné beaucoup de choses pour que ma sœur et moi puissions avoir une éducation merveilleuse. Il y a un tel sens dilué de la religion et de ce qui est juste, peut-être que l’école n’est plus ce qu’elle était avant. Cela me rend très, très triste.

Ari Emanuel, Los Angeles, California / Jorge, Lisbon : Vous avez toujours voulu être célèbre. Quelle est la chose la plus imprévue de cette célébrité, la chose que vous ne vous étiez jamais représentée ou imaginée ?
Lady GaGa : L’amour que j’éprouve pour mes fans, l’amour qu’ils m’ont donné. C’est si précieux, vous ne pouvez même pas l’imaginer.

Jennifer, New York : Comment votre célébrité a-t-elle affecté vos relations avec vos amis et votre famille, si tel est le cas ?
Lady GaGa : C’est difficile pour les gens. A un point où j’étais légèrement insensible à propos de ça, car j’étais inconsciente de ma célébrité. J’ai eu des disputes avec mes parents. C’était difficile pour tout le monde. Je ne voulais pas que mes parents ou mes amis soient questionnés sur moi incessamment. C’était difficile mais nous avons traversé cela. Une explication à ceci est que j’ai commencé à grandir un petit peu, que j’ai commencé à comprendre comment ma carrière avait affecté les gens que j’aime, que j’ai été assez objective sur ça. Je suis toujours une fille italienne de New York qui essaie de suivre le projecteur. Nous avons traversé cela, c’est bon maintenant ! Vos vrais amis, les vraies personnes que vous aimez sont toujours là.

Star, Pittsburgh, PA / Bryca, Houston, TX : Avez-vous déjà souhaité ne pas être célèbre ?
Lady GaGa : J’ai toujours été célèbre, c’est juste que personne ne le savait. La célébrité est à l’intérieur. Je suppose que vous pouvez dire que « The Fame » est quelque chose que j’ai toujours ressenti et j’ai toujours voulu que mes fans le ressentent. Est-ce que je souhaite ne pas être célèbre aujourd’hui ? Non. Je souhaite parfois avoir plus de vie privée mais il y a des sacrifices à faire. Le problème est que si je n’étais pas célèbre, je n’aurais pas mes Little Monsters et je n’abandonnerais cela pour rien au monde.

Colin McDowell, Londres : Vous êtes vue comme un missile balistique de l’ère spatiale moderne mais trouvez-vous que les tenues des siècles précédents sont une base pour vos costumes ?
Lady GaGa : La tenue pour la performance aux MTV Music Awards était futuriste mais assez romantique. Une connaissance de ce qui a été fait avant est très importante. Il est important de connaître le passé – mais il est important d’être original. Je suis toujours en train de travailler sur ça – si vous devenez pour un moment très originale dans toute votre carrière, c’est que vous êtes solide.

Jordan Holloway, Morgantown, WV : Quel est la tenue la plus folle que vous ayez vu portée par l’un de vos Monsters au Monster Ball ?
Lady GaGa : Ils sont tous géniaux! Ils se déguisent tous et c’est parfois tellement distrayant. L’un de mes favoris – qui était assez dévoué – était ce garçon déguisé en Kermit la Grenouille. Je suppose qu’il voulait que je pense que mon petit ami était dans l’audience, comme ça l’était quand je sortais avec Kermit. Il était tellement dévoué. Il faisait si chaud ! Il y en a eu tellement, ils sont tous extraordinaires, Je ne pourrais probablement pas en choisir un, ils sont tous si merveilleux ! Mais il a vraiment souffert pour son moment de gloire.

Kristin Fritz, Minnesota : Quelle est l’unique chose que vous espérer que vos fans tirent de vous en tant que personne et aussi de votre musique ?
Lady GaGa : Je veux qu’ils s’aiment eux-mêmes. Si je pouvais juste pour un moment vous faire inspirer de l’amour pour vous-mêmes, cela vaudrait plus que tout.

Edison Chen, China : Quelle est la chose la plus odieuse qu’un fan masculin vous ait jamais fait ou dit ?

Lady GaGa : Jamais odieux ! J’apprécie assez le fait que mes fans attendent très longtemps et qu’ils disent ensuite « Je vous ai attendue durant des plombes et j’ai besoin que vous me signez sept CD et d’avoir une photo avec vous » comme s’ils disaient « Je suis un bon fan ». Je n’ai jamais vraiment eu de fan odieux.

Brenda Jam, Londres : Y a-t-il déjà eu une fois où vous avez été effrayée par vos monstres ?
Lady GaGa : Pas souvent. Je dirais que dans 99,9% des cas, je n’ai pas peur. Mais parfois il y a un fan extrêmement troublé qui a vraiment envie de me voir ou de me parler. J’ai contacté ses parents et je leur ai dit que je pensais que leur Little Monster avait besoin d’un peu d’aide, d’un peu d’attention et d’amour. Donc non, je n’ai pas peur.

Takashi Murakami, Japon : Quel est votre monstre préféré (littéralement, pas en parlant de ses fans), animal préféré dans le folklore ou dans la mythologie et votre histoire d’horreur préférée ?
Lady GaGa : Je suppose que l’un de mes monstres préférés est la lotte, un vrai monstre de mon enfance. Mon préféré de la mythologie est la licorne. J’adore la licorne. Mon histoire d’horreur préférée est celle dont je vais rêver demain soir.


Tatin, Hongkong
: Croyez-vous en Dieu ?
Lady GaGa : Oui. Et au diable.

Matthew Williams, Londres (Dada) : Mon tatouage préféré est le « Tokyo Love ». Quel sera votre prochain tatouage et où sera-t-il sur votre corps ?
Lady GaGa : Je ne sais pas. J’aimerais en avoir un qui dirait « Born This Way » et un autre qui dirait « Free Bitch », je pense. Mais je ne suis pas vraiment sûre.

Raquel Zimmerman, New York (mannequin)/ Megan, Glasgow / Whitney, Wilmington NC / Catherine, Perth : Comment vous êtes-vous sentie lorsque vous avez joué face à face avec Elton John aux Grammy 2010 ?
Lady GaGa : Je me suis sentie tellement joyeuse, tellement réjouie et tellement reconnaissante. Vous pouvez vraiment voir cela sur mon visage lors de cette performance que j’étais juste si joyeuse. Cela a été une transition à ce point, où j’étais en train de commencer à devenir amie avec ces personnes que j’admire tellement. C’était comme la chute du Mur de Berlin. Je me sentais beaucoup plus libre après ça. Je me sentais vraiment libre.

Naomi Campbell, Londres : Avec qui adoreriez-vous faire un duo, que cette personne soit morte ou vivante ?
Lady GaGa : Avec toi Naomi ! J’aurais adoré faire un duo avec Judy Garland. J’aurais adoré la connaître. John Lennon. David Bowie ! And Nick Knight, mais nous faisons beaucoup de duos ensemble !

Nick Knight, Londres : Y a-t-il une chanson que vous ne chanteriez pas ?
Lady GaGa : Oui. Je ne chanterais rien de haineux ou violent dans une sorte de production de haine. Je suis fascinée par la guerre et la violence, mais je ne chanterais pas une chanson haineuse.

Stevie Wilson, Los Angeles : Quelles choses pensez-vous avoir accomplies ? Vous avez travaillé très durement pour devenir cette sensation et votre visage, votre nom, votre musique et performances jusqu’à votre maquillage sont iconiques et imités par d’autres chanteurs. Comment percevez-vous la représentation de votre célébrité et comment allez-vous évoluer ? Où serez-vous dans cinq ans ?
Lady GaGa : Je n’ai aucune perception de la représentation de ma célébrité. J’espère ne pas être une célébrité, j’espère être perçue comme séparée de l’idée qu’on se fait de la célébrité. J’espère être perçue comme une personne importante, affectueuse, pacifique et énigmatique. J’espère encore plus que je suis perçue comme une bonne personne par mes fans. Musicalement, je suis un jardin et non un désert. Je ne suis donc jamais finie. Je veux toujours exister dans un espace séparé, un espace GaGa, un espace monstre qui est imperméable à tout le reste. Une cellule où on ne peut pas pénétrer. Un refuge sûr. Je veux être pertinente et impertinente, les deux à la fois.

Bret Easton Ellis, Los Angeles, Californie : Êtes-vous vous d’accord avec la déclaration suivante : les femmes sont des vagins fous ?
Lady GaGa : Non. C’est trop général. Et chaque vagin ressent différemment.

Spencer, Nampa : Quelle est la chose la plus scientifique que vous ayez déjà faite ?
Lady GaGa : Je suis très scientifique chaque jour. Je ne sais même pas si je peux trouver un moyen de me séparer de ça. Actuellement, la Haus of GaGa et moi sommes en train d’essayer de comprendre l’effet que l’odeur du sang a sur les gens. Nous voulons vraiment savoir.

Kate Moss, Londres / Céline Marécaux, Belgique / Madison Logan, Caroline du Sud / Liam R. Findlay, Angleterre : Si vous décidez d’avoir des enfants comment les appelleriez-vous ?
Lady GaGa : J’aime Annabelle. J’aime Lennon, pour une fille. J’aime aussi Joey, comme mon père. Et Joanne.

Aline Macedo, Brésil : Qui est la personne la plus intéressante que vous ayez rencontrée ?
Lady GaGa : Probablement mes grands-mères. Je suppose qu’on ne rencontre pas vraiment ses grands-mères mais mes deux grands-mères sont si fortes, ont vécu tellement de choses, elles sont les femmes les plus fortes et les plus irremplaçables. Tellement aimées par leurs maris. Et ma mère aussi. La trinité des femmes de ma vie : ma grand-mère Angelina, ma grand-mère Veronica et ma mère Cynthia.

Raissa Venticinque, Californie : Est-ce qu’une « Lady GaGa » vous a manqué dans les années 90 quand vous étiez adolescente, pour être fan et pour vous identifier à elle ?
Lady GaGa : Non. Je suppose que je ne savais pas ce qu’était une Lady GaGa. J’ai toujours su que c’était ma destinée d’être une artiste mais j’étais prête à être la prochaine star. J’admirais les femmes que je regardais en grandissant, les pop stars : Britney, Christina, Madonna, Blondie et Patti Smith. Et Linda Perry, et les 4 Non Blondes. Je pourrais continuer encore et encore. Vers mes treize ans, j’ai commencé à écouter de la musique plus ancienne comme Led Zeppelin, Queen, Pink Floyd. J’étais beaucoup plus obsédée par les rock stars masculines, Bowie en particulier.

Stephen Gan, New York : Au MET, Oprah Winfrey vous a décrite comme une sorte de guide spirituel et culturel. Comment vous sentez-vous à propos de ça et que faîtes-vous pour vous faire « respecter » en tant que tel, vous considérez-vous comme un modèle pour les jeunes et les enfants ?
Lady GaGa : Oui. J’apprécie tellement qu’Oprah ait dit ça. Oprah est tellement formidable et c’est également une telle inspiration. Les choses changent ; je n’avais pas vraiment cette perception de comment les gens me voyaient jusqu’à présent mais les choses ont changé. Dans mon prochain album je suis beaucoup plus attentive à mes qualités spirituelles et de guide, de la façon dont chaque artiste est un leader. Je ne crois pas que le sexe, les drogues et le fait de parler de ces choses ouvertement soient des choses bonnes ou mauvaises mais je pense que la chose la plus terrible que vous pouvez faire est d’avoir des préjugés. Dans ma carrière je lutte le plus énergiquement possible contre les préjugés. Je dirais que c’est comme ça que je mène mes fans, à travers ma musique de cette manière. Cette responsabilité ne me dérange pas.

Javier Peres, Los Angeles : Quelle est la chose dont même vos meilleurs amis ne savent pas sur vous, jusqu’à présent ?
Lady GaGa : Probablement combien ils me manquent et, j’espère que vous savez cela, que je ne serais pas là où j’en suis aujourd’hui sans tous mes merveilleux et plus proches amis.

Graham Conway, Toronto : Quelle est votre attitude par rapport à des collaborations avec vos pairs sur la scène de la musique pop ? Est-ce une idée qui vous fait peur, vous excite, ou vous intéresse ?
Lady GaGa : En ce moment, je ne veux d’aucune collaboration, spécialement avec les artistes actuels. Je veux rester sur mes deux pieds. Ce nouvel album est ma chance de créer ce qui sera vu dans vingt ans comme un moment emblématique. C’est ce que vous devriez toujours avoir comme objectif. Aujourd’hui, les collaborations se font par rapport à un vaste marché et sur les passages à la radio et les ventes d’albums outre l’intégrité artistique. J’ai travaillé avec Beyoncé parce que je l’adore. Elle est mon artiste pop contemporaine préférée.

Joe « 3H » Weinberger, Los Angeles : 2Pac ou Biggie ?
Lady GaGa : Je peux choisir les deux ?

Jerre, Pays-Bas : Quelle question voudriez-vous que l’on vous pose ? Quelle question aucun journaliste ne vous a jamais posé mais à laquelle vous aimeriez répondre ?
Lady GaGa : Comment allez-vous ? On me demande rarement cela !

Gareth Pugh, Londres (couturier) : GaGa, je vois toutes ces photos de vous sortant d’un avion avec une tenue, incroyable de la tête aux pieds, je veux savoir comment vous faîtes. Je ne peux pas vous imaginer dans une chemise de nuit mais je suppose que l’avion est un endroit où vous pouvez rattraper ton sommeil, alors que se passe-t-il entre l’avion et l’aéroport ?
Lady GaGa : Je dors dans mes habits de lumière !

Daphne Guiness, Londres (amie de Warhol et icône mode): Pensez-vous que les arts puissent changer le futur (depuis le présent que nous connaissons et qui n’est pas comme celui que j’imaginais) ?
Lady GaGa : Oui. Je pense que nous pouvons changer le futur avec nos voix, avec la musique et avec la mode. Je sais pourquoi elle ressent cela aujourd’hui. Je vais le dire réellement et authentiquement Daphne, quand je t’ai rencontré, tu as changé mon futur.

Cathy Horyn, New York : Je me demandais dans quelle proportion votre style a été influencé par Isabella Blow (NDLR: proche de nombreux créateurs) et Daphné Guinness ? Je détecte non seulement une mode pointue dans votre look mais aussi une extravagance à l’anglaise.
Lady GaGa : Isabelle et Daphné sont deux génies. Femmes, icônes mais aussi tellement plus que ça. Elles sont pour moi une façon de regarder en moi-même, d’examiner leurs vies et de comprendre qui elles sont dans un effort pour mieux me comprendre moi-même. Isabella est une énorme inspiration tout comme Daphne et j’aime leurs vies. Je les aime toutes les deux comme si nous étions découpées d’un même vêtement.

Celeste, Pennsylvanie : Vous êtes incroyable. Au lieu de vous poser une question précise, y a-t-il quelque chose en particulier que vous voudriez dire à vos fans maintenant ?
Lady GaGa : Je voudrais dire à tous mes Little Monsters que j’aime tellement que je ne peux pas imaginer ma vie sans vous, ni imaginer mon futur sans vous. Et parfois je me demande même comme j’ai survécu sans vous, avant vous. Je serai là à jamais et passionnément pour vous servir. Je vous aime.

17 commentaires on “Interview SHOWStudio”

  1. enfin fini de lire ! :D
    Mais franchement j’ai trop aimé , ils ont posé de bonnes questions ahah :P

    Mais je pense que Gaga c’est sentie un peu seule avec le gars qui tapait sur son pc ! XD

  2. Le « capital Him » c’est Dieu (« LUI »), c’est pour dire que l’inspiration lui a été donnée à la naissance (Gaga est américaine…)

  3. Ce passage m’a tué mdr ^^ :

    Aujourd’hui, les gens sont distraits par des choses sans importance – comme quel est mon régime ou avec qui je baise. La seconde partie de cette question parle d’un moment précis où je passe de ma vie publique à ma vie privée : je voudrais être capable de dire que lorsqu’il y a une b*te en moi, ce passage s’effectue

    Toujours aussi excellente notre Gaga durant les interviews ^^

    Sinon encore un gros bravo pour la traduction.

  4. elle me fait troooop rire notre Gaga , elle est vraiment folle XD , surtout quand elle s’amuse avec ses lunettes, quand elle fait des coucou et tout <3

  5. Ouahh c’est long a lire mais sa en vaut le coup!! :)
    J’ai adorée ce qu’elle a dit surces fans a la dernière question!! :D
    Love GaGa <3

  6. Encore bravo pour la traduction !
    Mais pour la question de 2pac et biggie vous l’avez fait a l’arrache !, elle dit pas que ca , mais bon on comprend qu’elle a choisi big, dommage j’adore 2pac !

  7. Whao ! Merci pour la traduction !
    Quel travail, c’est génial !
    Merci beaucoup !

    Sinon vous avez vu que depuis samedi un leak de 15 secondes de la chanson Perfect est apparru ..

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