Voici la traduction de l’interview d’Heather Cassils pour le magazine Out. Heather revient sur le tournage de « Telephone » et son baiser avec GaGa.

Connaissiez-vous le travail de GaGa avant d’être retenue pour le tournage?
Je n’étais pas une de ses grandes fans mais j’ai noté qu’elle apportait beaucoup d’éléments de l’art de la scène dans sa pratique de la culture pop. Elle a aussi fait référence à des gens comme Leigh Bowery et les performances féministes et je suis à l’écoute de ça. C’est comme ça que mon attention s’est portée sur elle plus que sur autre chose, aussi bien parce qu’elle fait quelque chose de différent que parce qu’elle se présente elle-même différemment des autres pop stars récentes.

Comment avez-vous été retenue pour jouer dans le clip?
J’ai été « castée » car je travaille comme coach sportif personnel. Il y avait cette femme à mon cours nommée Dallas qui est une sorte d’aspirante actrice. Elle avait été appelée pour jouer l’une des gardiennes de prison. Elle m’a appelé du casting et m’a dit qu’ils cherchaient désespérément des femmes « bodybuildées ». Elle leur a dit qu’elle connaissait quelqu’un qui n’était pas une pro mais qui avait un physique taillé et a suggéré que j’étais ce qu’ils recherchaient. Alors, j’y suis allé et j’ai passé le casting mais je ne suis ni sous hormones ni quoique ce soit. Ils ont terminé mon casting et m’ont choisie comme détenue dans la scène de la prison. Quand ils ont tourné la scène la femme qui devait jouer avec GaGa avait disparu juste au moment où GaGa est arrivée. Elle m’a instinctivement appelé, voilà comment c’est arrivé. Elle m’a appelé et m’a demandé de jouer sa petite-amie et j’ai dit « OK, tu vas être ma petite-amie de prison, tu vas venir vers moi et je voudrais que tu me touches de manière inappropriée ». [Rires]

Ça c’est juste passé comme ça, sur le moment?
Ouais. C’était un très étrange et organique moment à Los Angeles.

Comment a été GaGa sur le tournage?
Elle était très professionnelle et très très drôle. Après notre scène du baiser elle m’a crié à travers la cour « je crois que tu m’as mise enceinte! » [Rires] Elle a également pris le temps de demander aux gens ce qu’ils faisaient dans la vie, qui ils étaient et d’où ils venaient. Elle était très authentique, une personne avec les pieds sur terre.

OK, parlons des histoires croustillantes : Comment était le bisou?
Je crois que nous avons fait plusieurs prises. Pour être honnête, c’était un peu flou car c’est arrivé très vite. Sur la première prise, ses lunettes cigarettes fumaient un peu mais à la troisième ou quatrième prise nous inhalions toutes les deux pas mal de fumée. [Rires] C’était intense et c’est arrivé naturellement car elle ne m’a pas vraiment donné de directives sur la manière de l’embrasser. Ça ressemblait à quelque chose de naturel à faire. En fait, je l’ai reniflé comme une bête agressive et alors que nous nous rapprochions elle a glissé sa langue dans ma bouche. Elle est juste venue pour ça. [Rires] C’était vraiment bien.

Je pense qu’il est important que d’avoir des gens qui complique notre notion du genre car il nous reste un long chemin à parcourir pour comprendre le genre et la sexualité même dans la communauté gay.
Absolument. Une des choses que j’apprécie chez Lady GaGa c’est cette étrange rumeur sur le fait qu’elle ait ou non un pénis. J’aimerais que les mêmes rumeurs circulent autour de moi. [Rires] La méconnaissance, la suspension de l’incrédulité et ce que font les gens, ça commence avec le corps mais ça peut se rapporter à toutes sortes d’autres choses importantes.

Les gens vous reconnaissent-ils dans la rue depuis « Telephone »?
Oui c’est très étrange. C’est comme si les gens qui ne vous parlent pas en temps normal veulent tout à coups le faire. [Rires] Tout ça juste parce que vous avez été proche d’une célébrité. C’est un peu dingue. Ma page facebook a explosé. Les gens postent, re-postent et re-postent. Ce ne sont pas de parfaits étrangers mais de parfaits étrangers d’étrangers d’étrangers qui ont vu les messages de mes amis.

Je vois des représentations homosexuelles, tout spécialement dans un « Telephone » et je pense à ces gamins au milieu du Kansas qui peut-être ne sont pas exposés à ces questions. Et là, ils voient le clip de Lady GaGa et commencent à se poser des questions. Aussi mignon que soit un clip pop il peut être une grande influence.
Complétement. Ils sont loin les jours où vous descendiez dans la rue pour protester contre la guerre. Les manifs n’arrêtent plus les guerres. Aller à la gay pride c’est bien, ça vous fait vous sentir bien mais malheureusement nous ne vivons plus dans cette époque. La seule façon dont vous pouvez créer un changement social est de vous insérer vous-même dans la machine.

Source : out.com