« Personne n’aime que le jeu qu’ils ont gagné encore et encore ne change.»
Donc, pour la section sport du V, je suppose que certains d’entre vous se sont demandés si je serais en vacances pour le mois. Peut-être que j’aurais inventé une excuse bénigne, ou aurait feint une sorte de confusion de « fille de ville » : écrire à propos des vêtements de sport ? Où ça du sport (jeu de mot avec sportswear) Alors qu’en réalité, j’ai grandi en étant une énorme fan de baseball. Googlez maintenant « Lady Gaga au match des Mets » et vous trouverez une photo d’une version pas-si-sobre de moi-même, retrouvant la joie du Bronx* avec mes amis. Ce qui a été problématique car nous n’étions pas dans le Bronx. C’était la première fois en presque deux ans que je me suis fait gronder par mon père – en partie pour avoir eu un mauvais comportement en public, en partie pour avoir été à un match des Mets. Mais c’est ça la beauté du baseball, non ? J’ai été capable de me noyer dans tellement de whisky, de bière et de saucisse italienne après deux années passées à parcourir le monde que : (A) j’ai totalement oublié que j’étais célèbre, (B) j’étais complètement à l’ouest en fait, portant mon costume du clip de ‘Telephone’, et (C) et je me demande toujours comment les paparazzi m’ont repérée. Quelle Lady.
(*Note de Gaga : Le Bronx cheer désigne le fait de faire un double doigt d’honneur et c’est un signe admirablement typique d’un fan dévoué des Yankees)
Et bien quoi qu’il en soit, cette histoire m’est venue à l’esprit quand mon éditeur m’a envoyé un mail pour cet article dans ce numéro et j’ai pensé : quelle révélation ! Quel défi je pourrais relever pour réellement montrer ma gratitude pour ce que nous appelons « le jeu ». Alors, Mesdames et Messieurs, lecteurs du V, c’est une théorie sur la compétition. L’intégrité de l’ambition. La vérité d’une gagnante. Attention fashionistas, dans ce numéro où l’on parle de sport, même vous pourriez attraper quelques home runs. Oui, j’ai bien dit home runs. Laissez-moi juste mettre mes sports… où ça ?
2011 fut l’une des plus excitante et difficile année de ma vie. J’ai fait ce pacte interne avec moi-même quand j’ai sorti « Born This Way ». Cette fois, quand je « gagne » je veux que ça signifie quelque chose. Comment chaque « victoire » peut-être une force ? Pas un diadème, une tape dans le dos ou l’encaissement d’un chèque, mais comment puis-je regarder dans la marée de fans et savoir que notre « victoire » a changé l’industrie (de la musique) et nous a changé les uns les autres ?
Je me demande il y a combien de milliers d’années que la première perle a été découverte. En fait, je me demande qui la découverte. Etait-ce un pêcheur ? Ou est-ce que Cléopâtre, dans son yacht, a mandé un mollusque ? Est-ce que son fabuleux maquilleur l’a accrochée sur une minuscule pointe en disant : « Oh ma chère, pour vos oreilles ! » J’ai pensé à la perle durant mon exploration du « jeu » car en tant qu’accessoire, les perles sont celles qui modifient le plus le jeu et qui sont les plus intemporelles. Il n’y a aucun crime ou conflit autour d’elles, elles sont naturelles et parfaites, et elles sont une marque d’élégance et de féminité. Depuis des milliers d’années elles ne sont jamais passées de mode, et à ce jour personne ne sait quand et comment elles ont été découvertes. Elles n’ont aucun sens du temps ou du début. Elles sont cycliques par nature et de par leur existence.
Noël cette année fut la première fois où je me suis vraiment achetée quelque chose de joli. Je n’assimile pas l’argent avec le style ou le bonheur. Je me suis souvent contentée de me cacher dans le fond d’endroits comme Claire’s, mettant des bijoux fantaisies dans un panier.
Cependant, il se trouve que j’étais au Japon, et j’ai décidé de m’acheter un collier de perles Mikimoto. Pourquoi attendre qu’un amant vous offre des bijoux, aimez-vous vous-même ! Après l’année que le Japon a passée et les expériences que j’ai partagées avec les gens là-bas, j’ai pensé que ça ferait un beau souvenir. Le personnel de Mikimoto est arrivé, nous avons ouvert du champagne et mon ami Brandon et moi avons essayé des perles et nous sommes pâmés. J’ai rapidement décidé que je ne pouvais pas en acheter un seul pour moi. Je me serais sentie mal. Donc j’ai fait ça pour les filles : un pour ma mère, un pour ma merveilleuse et talentueuse sœur et un pour Bo ma meilleure amie. C’était un signe de notre féminité, un remerciement pour favoriser la mienne, pour ma sœur un signe des choses à venir, et pour ma mère un collier de perles pour représenter chacune des bénédictions qu’elle a cultivé pour notre famille tout au long des années.
Je me suis allongée dans l’avion en rentrant du Japon, jetant quelques dashi (bouillon japonais), caressant mes perles. J’ai regardé le film ‘Le Stratège’ pour la première fois. J’ai commencé à rire et sourire en voyant Brad Pitt parler du jeu de manière romantique. J’ai soudainement imaginé que mes perles étaient de minuscules balles de baseball. Quand un joueur frappe un home run, la balle part dans un abysse énigmatique et hurle si bien. Elle part si loin qu’il est très rare que quelqu’un l’attrape dans les gradins. Où vont ces balles ? Où vont s’enfermer toutes ces victoires ? Sont-elles au paradis du baseball en train de flotter autour pour que les joueurs les reconnaissent ? Où est-ce qu’elles disparaissent ?
A la fin du film, on découvre la vérité à propos de la victoire de notre héros. Cela compte seulement si vous avez changé le jeu. Prendre un coup de pied dans les dents est typique dans ce genre de victoire, une victoire qui n’a pas seulement énervé l’équipe que vous venez de battre, mais toutes les autres, les entraîneurs, les propriétaires et même certains des plus grands joueurs de baseball de l’histoire. Vous avez fait vos propres règles et êtes allés si loin avec votre propre talent, que personne ne peut déformer la vérité derrière ces victoires. Vous étiez soit chanceux ou vous trichiez. Personne n’aime que le jeu qu’ils ont gagné encore et encore ne change.
Pitt exprime cela comme l’objectif central de sa vie, tel qu’on le voit dans un flashback d’un ancien match des Oaks. Frapper des ‘hits and runs’, faire ce qu’il fait normalement, courir sur la première base pour prendre la seconde, mais trébucher, tomber, et se précipiter à nouveau vers la première base. Il est tellement concentré sur le jeu, tellement concentré pour que l’équipe gagne, la tête si bas dans la terre du stade, il ne réalise même pas qu’il a un home run. La foule hurle, et il n’est pas sûr de la raison.
A ce moment j’ai jeté un coup d’œil à mes perles, et j’ai vu tous les minuscules home runs que j’ai réalisés l’année passée. Je savais que certains étaient plus parfaits que d’autres, mais je savais aussi que seul un œil habitué aux perles le remarquerait. Le truc avec la musique c’est que tu n’es en compétition avec personne d’autre. Tu es en compétition avec la psychologie de l’industrie complète. Tu es en compétition avec toi-même. Tu dois aller plus loin et plus profondément dans ta créativité, ton histoire et ta modernité pour ne pas changer que ce moment mais tous ceux qui sont venus avant. Comment puis-je frapper un home run qui obligera chaque joueur à remettre en question chaque run qui a été marqué ? Comment puis-je passer de la troisième base à la ‘home plate’ et désorienter certains des plus grands joueurs de tous les temps ? Comment puis-je changer le jeu, jusqu’à ce que 30 années passent et que quelqu’un le change à nouveau ?
Parfois mon visage est si profondément enterré dans le travail que j’oublie de regarder en haut. Parfois je ne réalise même pas que j’ai gagné parce que le stade applaudie ou crie si fort que ça ne compte même pas. Donc, cette saison, dans l’esprit du Super Bowl et de tout ce qui se rapproche du sport, portez vos perles. Sauvages, de culture, réelles ou fausses, portez les avec fierté. Et levez les yeux, ou plutôt baissez les sur tous vos home runs. (Sauf si vous les avez assemblés en couronne avec un pistolet à colle). Alors, regardez en haut ! Dans la mode et dans la vie, on mérite tous plus de perles, s’il vous plait. Un moment de révélation pour se rappeler que nous sommes intemporels, nous comptons tous, et chaque victoire est aussi importante que celle d’après. Lorsque vous changez la manière dont les gens pensent, les réussites de votre vie deviennent le meilleur accessoire de tous les temps : la bravoure. Collectez vos petites balles de baseball, enfilez vos perles, et rappelez-vous que vous êtes aussi intemporelles que les perles à votre cou. Et si vous oubliez d’être une lady et de les porter, alors honte à vous.
© Traduction réalisée par Sébastien & Christelle !
Vu les dessins choisis, je me demande de quoi ça va parler !
LOVE U GAGA
Merci pour la traduction rapide !! :)
Wahou, déjà la traduction :O Vous m’épatez Gagavision :P Bon j’ai un peu rien compri, ça part dans tous les sens, ça parle de baseball, de sa carrière, des perles xD
Merci :)
Oui en effet c’est assez étrange lol, c’est du Gaga <3 : p
Je comprens pas le sens de ses chroniques un peu, elle doit pas parler de mode? Les premieres ca aller mais la… Mais bon ca fait tj plaisir de voir son talent pour l’ecriture et d’entrer dans sa tete.
« Cette fois, quand je gagne je veux que ça signifie quelque chose. Comment chaque victoire peut-être une force ? Pas un diadème, une tape dans le dos ou encore l’encaissement d’un chèque, mais comment puis-je regarder dans la marée de fans et savoir que notre victoire a changé l’industrie (de la musique) et nous a changé les uns les autres ? » <3
J’adore ses chroniques, elles sont toujours imcomprehensibles de prime à bord, mais avec une relecture et une réflexion, je partage totalement certaines de ses opinions, « Don’t be à drag, just be à pearl Lady »
La lecture de ses chroniques (ou mémorandum) est toujours un grand moment de plaisir !
Au premier abord, on a l’impression que ça part dans tous les sens, puis en cherchant bien on trouve une trame sous forme de métaphores, et quelques lignes directrices qui se recoupent comme un fil d’Ariane à suivre…
A partir d’un match de Baseball, elle tente (je pense que c’est sa théorie) d’expliquer les notions de jeu, de compétition ou de victoire, et de faire le parallèle avec sa carrière et ses ambitions musicales.
Elle explique : «quand je gagne je veux que ça signifie quelque chose . Comment chaque victoire peut-être une force ? »
Il s’agit de ce fameux pacte infernal avec elle même comme défi à relever pour ce qu’elle appelle « le jeu ».
Plus que le résultat, c’est l’impact de sa musique sur sa capacité à changer les mentalités des uns et des autres (y compris l’industrie musicale) qui la passionne (l’intégrité de l’ambition.).
Elle prolonge son « exploration du jeu » comme elle le dit en nourrissant probablement l’espoir que sa musique devienne intemporelle, comme les perles qu’elle admire : « elles ne sont jamais passées de mode ». Ses perles deviennent des balles de baseball qui ont le pouvoir de changer la manière dont les gens pensent, et elle nous encourage à les porter fièrement !
Pour le côté drôle de la chronique : on a l’impression d’un jeu dont son père semble être l’arbitre puisse qu’elle s’est fait gronder pour un mauvais comportement en public…et en plus elle avait complètement oublié qu’elle était célèbre (lol)!
Ha ouais, dit comme ça on comprends mieux :P Merci !
Cultivées pas cultivés
Merci pour ce commentaire très utile :) ! D’autres remarques ? La prochaine fois tu te chargeras de faire trois pages de traduction en 1h et on verra si tu n’oublieras pas une faute.
+1 000 :P
Merci beaucoup Gagavision pour la traduction,
j’ai bien aimé set article en tout cas :)
Géniale, cette femme est tout simplement géniale. L’intelligence à l’état pur..