11 Juin 2016

Lady Gaga dans « Actors On Actors »

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Lady Gaga a participé cette année à la série / émission du magazine Variety appelée « Actors On Actors » ; une émission réunissant les acteurs « du moment » pour discuter ensemble de leur travail et des éventuelles nominations aux Emmy Awards. Gaga a été interviewée par l’actrice Jamie Lee Curtis ; les deux femmes ont été photographiées et sont d’ailleurs en couverture du magazine pour l’occasion. Découvrez toutes les photos, vidéos et la retranscription française de l’interview :

PHOTOS :

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VIDEOS :
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MAJ 11-06-2016 : Retrouvez ci-dessous la transcription en français de cette interview !

Lire la retranscription FR

Jamie Lee Curtis : Ryan Murphy, on ne serait probablement pas ici, on ne se connaitrait peut-être même pas – bien qu’on vienne de découvrir que nous avons un ami commun – mais on ne se connaîtrait peut-être pas sans lui. Je me rappelle lorsqu’il m’a dit que tu faisais cette série avec lui, il était si excité. Est-ce que c’est ce que tu as ressenti de sa part ? Comment cela s’est-t-il passé ? Est-ce qu’il t’a appelée ?
 
Lady Gaga : Non c’est moi qui l’ai appelé. Je voulais lui parler de ma participation à la série.
 
JLC : Cette série en particulier ?
 
LG : Oui, Horror Story. J’adore cette série et je voulais devenir actrice. Je n’ai jamais eu de travail en tant qu’actrice à New York, alors j’ai fait de la musique…
 
JLC : Tu as pris ce boulot dans la musique…
 
LG : Oui, j’ai trouvé du boulot dans la musique.
 
JLC : Un bon travail.
 
LG : Un travail génial, que j’adore tellement, mais ça me manquait de ne pas jouer, car j’adore étudier les rôles, j’adore le théâtre, être avec des acteurs, travailler avec eux, donc je lui ai dit que je voulais participer à cette série. Il m’a dit oui, il était tellement excité et ça s’est terminé par un rôle magnifique et un partenariat immense avec lui et vous tous maintenant.
 
JLC : Tes fans vont sûrement être très en colère avec moi, et m’envoyer des choses mortes dans des boites…
 
LG : Ils ne feraient mieux pas !
 
JLC : Est-ce que Gaga est un personnage ? Je te le demande car Elton John est comme le père intimidant de bébés et semble aimer le jardinage et se balader sur un beau bateau… Est-ce que c’est quelque chose que tu as construit, car ton nom est Stefani et je me suis demandée aujourd’hui comment j’allais… Où cela se situe-t-il dans ton travail ? Evidemment la Comtesse n’était pas… toi, évidemment.
 
LG : Tu sais que je ne suis pas comme la Comtesse, car tu me connais dans la vie. Ce que je suis en tant que Gaga, c’est véritablement à un moment précis ce que les autres pensent que Gaga est. Ce n’est pas nécessairement ce que je suis, complètement. Même si je me sens comme Gaga, cette personne plus forte au fond de moi que j’ai découverte en grandissant à New York, en adorant la musique et en rencontrant de nouveaux artistes, à travailler avec des musiciens, des compositeurs, à étudier la scène et m’impliquer dans ce style de vie… j’ai commencé à me faire appeler Gaga car les gens m’appelaient Gaga, c’était ce genre de surnom que j’ai eu lorsque j’étais au meilleur de moi-même.
 
JLC : Mais c’est donc un genre de création ?
 
LG : C’est un peu une création, mais je pense que désormais ce sont les autres autour qui ont créé, à travers ce que j’ai fait, leur perception de ce qu’est Gaga, comme une entité séparée de moi.
 
JLC : Mais être acteur, c’est évidemment être toi-même…
 
LG : Oui. Je ne suis pas Gaga lorsque je joue un rôle.
 
JLC : D’accord. Me concernant, je suis de moins en moins intéressée de faire semblant d’être d’autres personnes. Plus je vieillis, plus je veux être moi-même. Mais lorsque j’étais plus jeune…
 
LG : Qu’est-ce que cela signifie pour toi en tant qu’actrice ?
 
JLC : Tu as parlé d’étudier…
Lorsqu’on s’est assise, on a fait cette blague sur Robert Durst et tu m’as dit que tu avais étudié sa femme. Non, non : lui ! pour interpréter la Comtesse.
Quelle partie de ce processus utilises-tu et quelle partie est ta création ? Car au final, peu importe ce qui se passe à l’écran, c’est une collaboration entre l’écriture, les costumes, les accessoires, les gens, les techniciens… et ton travail.
 
LG : Je dirais que ce que je suis, à n’importe quel moment, est une sorte d’amalgame entre moi Stefani, une jeune italo-américaine de New York qui est actrice, compositrice et une rebelle, et une autre part de moi est ce qui m’intéresse créativement à ce moment donné dans la musique, et comment cette culture et ce style de vie m’influencent lorsque j’écris de la musique. Puis si je joue un personnage, je suis aussi ce personnage à ce moment-là. Je vis un amour infini et implacable de faire mon travail. Et cela me construit en tant que personne à chaque instant. C’est donc assez difficile pour moi de répondre car je suis totalement Stefani, et je suis totalement Gaga, mais j’étais aussi totalement la Comtesse…
 
JLC : Mais tu as fait des recherches ?
 
LG : Oui, je faisais des recherches tout le temps, tous les jours, je regardais Robert Durst dans ‘The Jinx’ et sa femme Debra Durst, et j’étudiais sa nature pratique, qui était sournoise et mauvaise. ‘Je l’ai écrite en lettres noires, car ce ne sont que des lettres noires et personne ne remarquera rien.’ Il a cette manière pratique d’expliquer qu’il a caché avoir jeté un corps dans une rivière. Et qu’il l’a gardé dans sa maison et découpé son meilleur ami. Mais lorsqu’il explique qu’il était ivre et défoncé, ‘j’ai pensé que vais-je faire de ce corps, je dois le découper’ ; c’est comme s’il disait ‘je suis allé au magasin, je devais me faire un sandwich, j’ai dû acheter du pain, j’ai dû acheter jambon’. C’est tellement pratique et j’ai utilisé ça pour me transformer en Comtesse, car naturellement si je devais ramener un mec à la maison, le baiser puis le bouffer, je ne saurais pas exactement…
 
JLC : Dans quel ordre (rires)
 
LG : Si, je saurais l’ordre mais la Comtesse… On peut débattre sur l’ordre car elle est aussi dans cette nécro-romance, cette ‘nécromance’. J’ai dû injecter cette nature fonctionnelle pour être une tueuse. Ce n’est pas ce que je suis de manière naturelle. Mais je suis devenue plus sauvage et folle et factuelle. Cela a changé celle que je suis en tant qu’artiste et personne. Je ne sais pas comment répondre complètement à ta question car je suis toutes ces choses.
 
JLC : Non, non, tu l’as fait.
 
(…)
 
JLC : Un jour j’ai été membre du jury au Festival de Cannes et je me rappelle avoir ressenti que je devais être plus intelligente et meilleure que je ne l’étais. Etre entourée de ce nombre énorme de talents, scénaristes, réalisateurs, acteurs, fashionistas… Je me sentais très… petite, je manquais d’assurance. Et j’ai rencontré Terry Gilliam qui est un réalisateur et un mec très intéressant et je me souviens lui avoir parlé, il m’a demandé pourquoi je faisais cela, j’ai répondu ‘je pense que je devrais en faire plus et me concentrer et être plus sérieuse avec mon travail.’ Il m’a regardée et m’a dit : ‘pourquoi n’arrêterais-tu pas d’essayer d’être une putain de bonne actrice ? Et fais juste ce qui est bon pour toi !’
Et il a eu quelque chose de tellement libérateur ; je n’ai aucune compétence, je n’ai jamais vraiment étudié, j’ai étudié une fois avec un prof, j’ai travaillé avec lui, je suis allée chez lui, Allan Rich, un acteur et professeur fantastique. Je me rappelle que nous avons fait une scène, on s’est assis comme maintenant, nous avons terminé, il m’a regardée et m’a dit : ‘ok, tu sais comment être d’autres personnes, donc maintenant ton boulot consiste à lire, étudier l’art, écouter de la musique, prendre des photos (je suis photographe), immerge-toi dans l’art. Tu sais comment prétendre être quelqu’un d’autre.’ Car faire semblant d’être quelqu’un d’autre n’a jamais été difficile pour moi. C’est pour ça que je te parlais de ce ‘personnage’ ou performeuse. J’ai joué la secrétaire, chez moi, durant des heures…
 
LG : Il y a quelque chose de plus facile là-dedans, tu as dû te sentir tellement libérée en jouant la secrétaire…
 
JLC : L’impression que c’était facile pour moi n’était pas péjorative, mais cela ne devrait pas être facile. Il y a des acteurs immensément talentueux que je vénère qui s’arrachent les tripes à chaque fois qu’ils travaillent, et leur travail est extraordinaire. Mais il y a aussi des gens extraordinaires qui se lèvent le matin et vont au travail.
 
LG : Que Dieu te bénisse. Sérieusement.
 
JLC : Pour moi, c’est facile.
Mon seul but est que tout coule de source, où je ne suis pas dans ma tête. Si je devais apprendre quelque chose de technique pour un travail, j’apprenais le côté technique, puis je l’oubliais, puis à un moment quand je dois sortir une arme, on dirait que je sais comment l’utiliser car j’ai appris la technique. Le reste… Je sais rapper, de manière très libre, et j’ai l’impression que lorsque je travaille, c’est ce que je fais. Je sais que les gens vont se dire ‘Hum’…
 
(…)
 
LG : Ryan parlait toujours de ça sur le plateau…
 
JLC : Tu veux dire Ryan Murphy ?
 
LG : Ryan Murphy. On en parlait en plateau car c’est comme cela que j’ai vraiment compris comment être une actrice. De manière générale. Même si j’ai fait du théâtre, je faisais l’opposé de ce que tu viens de dire, je me disais que je devais revenir à mon enseignement, ma technique, à la mémoire sensorielle… c’est le processus que j’ai utilisé durant deux semaines, mais ça ne marchait pas. Je répétais les choses d’une manière totalement différente, puis je balançais tout une fois que j’arrivais sur le plateau. Par exemple si je dois pleurer dans une scène, je répétais dans ma caravane les pensées que je devais avoir pour ressentir ce moment, ou la pensée qui peut être me donnerait envie de pleurer. Je planifiais les pensées que je devais avoir, et parfois je pleurais, parfois non. Puis j’allais sur le plateau et il fallait y aller. Tu balances tout par la fenêtre et il n’y a plus que moi et Matt Bomer.
 
JLC : J’ai regardé tous les épisodes de ta série, avec Ryan Murphy, American Horror Story : Hotel.
Et j’ai remarqué ça, je n’avais pas l’impression de regarder quelqu’un avec de la technique, ça ne se voyait pas. Et je trouve que ça se voit quand certains travaillent. Puis bien sûr, il y a les gens comme Sarah Paulson, qui… la mâchoire t’en tombe !
 
LG : Elle est irréelle.
 
JLC : Ou Laurie Metcalf. Ta mâchoire tombe et tu es là : ‘Quoi ?’
 
LG : Et travailler avec eux… J’ai hâte de travailler avec toi, je n’ai pas encore travaillé avec toi. J’espère le faire…
 
JLC : Bien, je parlerai à… Ryan Murphy, pour que ça arrive.
 
LG : Sur peut être…
 
Ensemble : Scream Queens !
 
JLC : En tournage à Los Angeles ! MERCI DIEU ! Désolée.
J’ai adoré la Nouvelle Orléans, j’ai passé un moment magnifique mais…
 
LG : Oh mon Dieu, avec ce grattement de nez… On dirait Robert Durst quand il commence à roter…
 
JLC : Ce petit sursaut qu’il fait !
D’ailleurs mon mari m’a demandé pourquoi il n’y a pas un personnage féminin qui fait ça, qui fait un petit rot…
 
LG : Je ne voulais pas lui voler ça.
 
JLC : Ça aurait été génial.
 
LG : Je sais mais je ne voulais pas voler ça… J’aurais dû lui voler.
 
JLC : J’aurais adoré ça.
 
LG : Je voulais te demander…
 
JLC : Oui, Lady Gaga.
 
LG : Comment fais-tu face à une scène où tu… Pour moi, si je fais une scène et je m’y mets à fond, je ne me pose pas la question de savoir si je fais du bon boulot ou pas, car je suis dedans. Mais lorsque ça arrive, que tu es si fatiguée, qu’il est tard, qu’il est presque impossible de ne pas se rendre compte que tu es en train de tourner, que fais-tu ? Est-ce que ça signifie que je ne vais pas y arriver quand c’est ce moment ?
 
JLC : Mon expérience dirait que tu y arrives mieux. Car les gens vont souvent… Je regarde le golf, je joue au golf et je regarde du golf avec mon mari. Nous sommes mariés depuis longtemps et nous regardons le golf ensemble.
 
LG : Est-ce qu’on va y arriver avec le golf ?
 
JLC : Oui. C’est super amusant au passage. Mon surnom est « le Marteau ».
 
LG : Je suis prête pour le golf.
 
JLC : Un golfeur a gagné la semaine dernière, et il était malade. Il avait eu la grippe toute la semaine. Les gens en ont parlé toute la semaine, et il a dit que d’une certaine manière, comme il était malade, qu’il voulait faire du bon boulot et qu’il était plus concentré que d’habitude, que c’est pour ça qu’il a gagné. Je crois que quand tu es fatiguée, que tu as l’impression que rien ne se passe, c’est là que les choses se passent vraiment. Et ce qui est génial c’est que ce n’est pas ton boulot de t’en rendre compte.
 
LG : C’est ce qu’on me disait toujours sur le plateau.
 
JLC : Vraiment ? C’est le cas. C’est un cadeau qu’on t’a fait. Car tu es la maîtresse… de ta vie. Ton art, ta création. Ta musique, ton art, tu es la maîtresse de tout ça. Et il n’y a pas un de tes cheveux qui ne bouge sans ton contrôle. Pour être actrice, tu dois te laisser aller. Au final, le plus grand cadeau est de se laisser porter, et lorsque tu es fatiguée et que les heures deviennent ridicules, c’est là que tu dois faire confiance. Car c’est une collaboration de confiance. Tu dois faire confiance au réalisateur, au créateur, Ryan Murphy, aux acteurs. Mais tu sais… Combien d’acteurs as-tu rencontrés qui vont voir le réalisateur en disant : ‘vas-tu faire un gros plan sur moi quand Gaga parle ?’, ou qui commencent à penser en plein milieu : ‘sont-ils en train de me filmer moi en ce moment ?’. ‘Est-ce que je préfère la deuxième prise ou la troisième ?’ D’une certaine manière, ce n’est pas notre travail. Et j’ai appris au fil des années à laisser le travail sur le plateau aux autres, tant que moi je suis la personne créative ouverte que je suis censée être.
Si tu en as l’occasion, lis la dernière interview publiée de Marilyn Monroe. Elle parle de se sentir malade et que tu ne peux pas… Tu sais, dans l’art… Tu sais qu’elle était célèbre pour être malade, bien sûr elle était accro aux médicaments, et très en retard. Elle était toujours très en retard. Tous ces mots péjoratifs lui étaient associés. Mais ce qui était génial avec elle, c’est qu’elle disait : ‘Quelle autre forme d’art peux-tu créer avec un emploi du temps ? Quelle autre forme d’art ?’ L’écriture, la photographie, où tu dis ‘Nous allons tourner la scène d’amour entre Gaga et Jamie vendredi à 10h. Elles vont créer ce truc.’ Et que se passe-t-il s’il n’y a rien ? Si ce moment de création ne se réalise pas ? Dans notre métier, à moins que tu aies un réalisateur avec beaucoup d’argent et de temps, tu ne peux pas revenir dessus. Tu dois être en place. C’est une création forcée, il y a une équipe autour qui crée ce moment. Et lorsque tu vois un moment dans un film, c’est tellement sidérant de réaliser la somme de choses qui a permis de générer cette création forcée. Ça me rend toujours humble et me fait comprendre à quel point j’adore les grands performeurs. Et d’ailleurs, comme tu le sais, si on doit faire cette scène toutes les deux ici, on tourne en plan large actuellement, et nous savons toutes les deux qu’on va y revenir, dans une heure et demi, on va entrer et toute l’énergie va être sur toi : les caméras vont être sur toi, les lumières, tu vas devoir récréer ce qu’il s’est passé entre nous. Et si c’est émotionnel, si c’est physique, violent ou quoi que ce soit… c’est ce qui est stupéfiant lorsqu’on est acteur. C’est différent de la musique où ces moments arrivent et ils sont extraordinaires. Tu es nouvelle là-dedans, je suis plus ancienne, j’ai vraiment hâte d’en voir plus sur ce que tu vas faire.
 
LG : Merci. J’apprécie vraiment car tout ça n’était qu’un début pour moi.
 
JLC : Bon début…
 
LG : Merci !
 
JLC : Début d’adulte.
 
LG : Merci. (…)
Quand tu es avec un musicien et que tu écris une chanson, tu es dans une pièce et il n’y a rien que deux personnes et des instruments. Tout d’un coup, tu lèves la tête et tu réalises que tu as la chanson, que tu as entendue dans ta tête un million de fois. C’est cette magie, cette concentration, cette passion, cette possibilité de donner, pour créer cette… explosion. C’est magnifique.
 
JLC : C’est l’art.
 
LG : C’est magnifique. Mais tu sais, je dois dire que toi et cette danse en sous-vêtements dans cette chambre, dans True Lies, est ma scène préférée dans un film depuis longtemps.
 
JLC : Tu imagines ça ? Tout ce que j’ai fait le jour où j’ai eu ce boulot, c’est compter combien de semaines j’avais avant de faire ça. Et il n’y en avait que deux…
 
LG : Je t’ai vu faire ça quand j’étais une jeune fille et ça a eu un énorme impact sur moi. Tu étais si forte et si sexy, mais pas possédée par les hommes, tu étais sans peur.
 
JLC : Et pourtant on a beaucoup parlé de ce film et cette scène en particulier, car c’était manipulé par des hommes. Il y a un des réactions violentes disant qu’il forçait sa femme à faire ça. Maintenant je pense qu’elle l’a fait d’elle-même, et j’ai adoré la regarder se l’approprier. Et crois-moi : Jim Cameron est un homme très talentueux. James Cameron, le réalisateur de True Lies. Il est très talentueux, il a écrit ce scénario très marrant, il peut faire tous les boulots mieux que quiconque dans l’équipe, mais il y a une chose qu’il ne sait pas faire : c’est jouer et danser.
Mais il adore les acteurs, et je ressentais cet amour. Je lui faisais confiance de me faire confiance pour faire ça. Mais il ne sait pas danser et il n’y a pas eu de répétition. Aucune. Il n’avait aucune idée de ce qu’il allait se passer. Ni aucun d’entre nous. Il avait une caméra sur un traveling, il y avait une centaine de personnes dans la pièce, et c’était vraiment un de ces moments où je me rappelle m’être dit : ‘Hum… OK… Qu’est-ce qu’il va se passer ?’ Et j’ai laissé les choses se faire. Et au final j’ai laissé le personnage s’approprier les choses. Les contrôler. Mais au début elle n’est pas très… elle est très nerveuse.
 
LG : Mais c’était tellement génial. Et c’est ma scène préférée tu sais, en termes de scène d’amour, ou peu importe comment on appelle ça… Combien de scènes comme ça j’ai faites dans Horror Story ?
 
JLC : Une centaine.
 
LG : Une centaine. Mais je les prenais très au sérieux et les gens faisaient des blagues : ‘oh qu’est-ce que ça fait pour ta famille, ou ton petit-ami…’
 
JLC : Attends d’avoir des enfants…
 
LG : Je leur ai dit : ‘Vous savez quoi ? Essayez de le faire. Essayer de faire l’amour avec quelqu’un que vous ne connaissez pas, du faux sexe, avec quelqu’un que vous ne connaissez pas trop, devant trente personnes qui tiennent des lumières, dans un string, couverte de diamants et d’une perruque, puis de leur couper la gorge, boire leur sang… Je faisais les choses différemment à chaque fois. Cette femme est en vie depuis plus de cent ans, elle sait comment faire l’amour. Alors j’ai dû trouver comment faire ça différemment à chaque fois, pour que ce soit intéressant et qu’elle soit complètement aux commandes. Tu fais donc partie de ceux que j’ai étudiés.
 
JLC : Oh merci.
 
(…)
 
JLC : J’ai une question au sujet de la célébrité. Je n’arrive pas à imaginer qu’il y ait quelqu’un de plus célèbre que toi. Et tu es célèbre depuis un long moment maintenant. Je fais une série maintenant donc évidemment je suis… le terme serait omniprésente. J’ai fait des publicités durant de nombreuses années, mutilant ainsi ma notoriété pour vendre des produits pour des sociétés, pour compléter mes revenus. Mais tu es célèbre en tant qu’artiste depuis très longtemps. Mais il semble aussi que tu contrôles ton environnement très attentivement, avec une bonne équipe de personnes à qui tu fais confiance.
 
LG : Oui.
 
JLC : Au final, cette célébrité que tu avais l’air de vouloir, et que tu as eue, est-ce que tu trouves qu’elle t’isole ? Pour moi c’est le cas. Personnellement, je n’aime pas ça.
 
LG : Oui je ne pense pas que quelque chose puisse t’isoler autant que la célébrité.
 
JLC : Mais nous l’avons cherché toutes les deux. On n’a pas cherché la célébrité, mais l’art.
 
LG : C’est presque impossible pour les gens de regarder ma carrière et les choses que j’ai faites en se disant que je n’en voulais pas. ‘Bien sûr qu’elle voulait être célèbre ! Bien sûr qu’elle voulait toute cette attention !’ L’expression créative est ce que je suis et je l’aurais fait que je sois devenue célèbre ou non. Je ferais toujours ce que je fais. Je n’aurais pas abandonné d’essayer d’être célèbre d’une autre manière. C’est clair ? Je voulais trouver un travail qui me permette d’être créative et je l’ai fait. Je crois que la chose la plus difficile pour moi est que j’aime tellement les gens… Et c’est très difficile de… ne pas être capable de m’engager avec les gens d’une manière véritable et honnête.
 
JLC : Parce qu’ils veulent quelque chose.
 
LG : Parce qu’ils veulent quelque chose de moi ou parce qu’ils me voient comme quelque chose que je ne suis pas, tout simplement. Je ne suis pas une déesse tombée du ciel pour chanter de la musique pop, je ne suis pas un être humain incroyable qui a besoin qu’on lui dise à longueur de journée à quel point il est génial ou incroyable … Je n’ai vraiment besoin de rien de tout ça. Vraiment mon but sur Terre est de rendre les gens heureux et les guérir à travers la musique. C’est ce que je veux faire, créer des fantasmes qui permettront aux gens non seulement de s’échapper mais de voir qu’il y a un potentiel pour la magie dans la vie.
 
JLC : Et de faire des changements sociaux.
 
LG : Oui et c’est mon véritable but.
 
JLC : C’est ce qu’il se passe avec cette chanson. Cette chanson en particulier. (Til It Happens To You)
 
LG : Merci. La célébrité est le prix à payer pour tout ça.
 
JLC : Je comprends parfaitement. Et donc l’isolation ?…
 
LG : Oui, c’est difficile, ça l’est. Et je sais que c’est difficile pour toi aussi.
 
JLC : Oui mais j’ai choisi une vie très privée.
 
LG : Ma vie est privée maintenant.
 
JLC : Oui, moi je marche… si je dis où je marche, ils vont me suivre… je me balade, j’évite tout ça.
 
LG : J’essaie aussi. Je sors sans me couvrir, ce qui est très marrant et super libérateur, mais aussi un peu rageant de ne pas pouvoir être moi-même afin de passer un bon moment. Mais je pense qu’il est important que les gens entendent que pour que nous soyons bonnes dans ce que nous faisons, tu sais… j’adorerais plus que tout lorsque je rencontre des gens avoir une conversation normale avec eux, plus que d’être prise en photo pour un selfie…
 
JLC : Je sais, le problème est que nous sommes devenus des numérisations ; la nouvelle version de l’autographe est le selfie, quand je suis en mission selfie, il n’y a personne de meilleur que moi pour les prendre, donc j’attrape les téléphones et clic clic clic… Mais au final, on en parle depuis toujours, c’est un peu une appropriation, c’est une sorte de preuve qu’ils t’ont rencontrée, eu un moment avec toi.
 
LG : Mais en fait, lorsque tu décides de prendre une photo, tu réalises que le moment vient de mourir.
 
JLC : Bien sûr que c’est le cas.
 
LG : Tu viens de le tuer. Quelque chose était en train de se passer et tu y as mis fin.
 
JLC : Combien de gens à tes concerts ont le bras en l’air, je vois ces photos et tout le monde est comme ça.
 
LG : C’est un moment de déconnexion totale.
 
JLC : Ils ne sont pas là en fait. Ils ne sont pas avec toi.
 
LG : Exactement.
 
JLC : Ils ne profitent pas du moment d’écouter ta musique, ils capturent ce… moment.
 
LG : J’espère qu’à travers… mon travail et ma création, je vais pouvoir changer ça, pas juste pour moi, mais pour d’autres artistes, et que nous puissions tous nous soutenir et changer un peu la culture de la célébrité, et inspirer des gens à réaliser que nous sommes de vraies personnes.
 
JLC : Je pense que tu peux faire un changement dans la culture grâce à ton art, je ne pense pas qu’on puisse retourner la chose et changer la culture de la célébrité. Je pense que tu peux changer… la chanson est un exemple du profond changement que peut induire l’art, mais je pense qu’à notre époque, ça ne changera pas…
 
LG : On parie.
 
JLC : Ok, je parie avec Lady Gaga…

 

Traduction par Christelle

14 commentaires on “Lady Gaga dans « Actors On Actors »”

  1. Bonsoir Gagavision,
    je sais que mon commentaire n’a pas de rapport avec cet article, mais je voulais juste votre avis sur quelques chose.
    Pensez vous que le clip de DWUW fuitera un jour ? Car j’essai et j’essai de le chercher en entier mais c’est peine perdu…il faudrait que je demande à Gaga en personne…
    J’aimerais tellement voir ce clip…et de ne pas le voir ça me rend triste :'(

  2. Cool cette interview ! J’aimerai tellement un jour la rencontrer et avoir une conversation normale avec elle et lui parler de toutes mes créations. Malheureusement je crains fortement que ce soit impossible …
    Ahah elle se cache la Stéfani maintenant :)
    Les deux parents de Jamie Curtis étaient acteurs donc elle a baigné là-dedans très jeune. Ca serait génial qu’elle présente James Cameron à Gaga mais après lui si gaga n’est pas naturellement dans ses projets y’a peu de chances que ça aboutisse à un film de James Cameron avec Lady Gaga !

    1. Rien n’est impossible Mister Gui Gui ! J’ai eu la chance d’avoir une conversation avec sa mère (ok c’est pas pareil) mais elle est très avenante et me posait elle meme des questions sur mes passions, mes études, mes créations… Etc ! (Attention elle te pique clope sur clope pendant ce temps haha) , Joe lui c’est pas possible ^^ et Gaga faut voir on sait jamais !!!!

  3. Vmt cool l’interview, j’aimais vmt la dernière partie ou elles parlents de la culture de la célébrité, c’est vmt ça, une des choses qui fait que j’aime Gaga, c’est ça, ce sont les messages qu’elle transmet et qu’elle ne soit qu’une personne comme les autres :) je reve d’avoir une conversation avec elle, de partager, je l’ai déjà fait en reve d’ailleurs mais voilà ca n’arrivera p-e pas fin surement pas :P J’ai été jeune et superficiel, mtn avec le recul je me dis que j’étais vmt con d’avoir été aspiré dans cette superficialité qu’est le monde commercial et rien ne vaut des gens naturels qui réfléchissent et ont de vraies conversations :)

    1. Bcp de gens se font avoir par la superficialité de notre société parce qu’elle est mise en valeur mais ça ne veut pas dire qu’elle est bonne pour la santé mentale, morale voire même physique. C’est vraiment important de prendre du recul sur qui on est, ce qu’on a fait, notre comportement, sur notre société (que tout est absolument normé et codifié) ça permet de retrouver les choses qui sont réellement bonnes pour soi et réellement bonnes pour les autres (humains comme n’importe quel autre être vivant). C’est ce que je dis dans une chanson que j’avais commencé à écrire en 2014 et que j’ai fini y’a quelques mois. Je ne dirai pas le titre pour la garder pour moo mais franchement le titre de ma musique (c’est loin d’être la seul) est quasiment explicite avec ce que je viens de dire.
      Bref moi aussi j’aimerai bien avoir une vraie convers avec elle ! :)

      1. Le tout est de sortir de cette superficialité et de se rendre compte que ce n’est pas ça être un humain mais c’est bien plus, j’ai l’impression que c bizarre de dire ca comme ca mais prendre de la distance donne une toute autre dimension de la société actuelle et parfois ça en fait meme peur :/ Il faut s’entourer des bonnes personnes, c’est le mieux :)

  4. J’adore ces deux femmes et ce genre d’interview, surtout la fin ou elles parlent des selfies, je suis tellement d’accord avec elles. Et je le sens c’est sûr Gaga jouera un jour dans scream queens et ça sera de la bombe !

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