21 Jan 2016

Lady Gaga pour V Magazine

GGV

Il y a environ un mois, la fanbase s’emballait en voyant Gaga sortir de son appartement, une maquette du V Magazine #99 sous le bras [Photos]. C’est aujourd’hui que la raison se précise enfin ! V Magazine a invité Lady Gaga à être la « guest editor » de ce numéro de Janvier 2016, soit la rédactrice en chef exceptionnelle ! Ont déjà été dévoilées une vidéo teaser, et une image d’aperçu / teaser.


MAJ (multiples): Ce numéro de V Magazine, entièrement dirigé par Gaga, est intitulé « Gaga’s Fashion Guard » et a 16 couvertures différentes ; découvrez-les toutes ci-dessous.

Voir les 16 couvertures

Couverture n°1 : Karl Lagerfeld (par Hedi Slimane) // Voir
Couverture n°2 : Hedi Slimane (par Karl Lagerfeld) // Voir
Couverture n°3 : Lady Gaga (par Steven Klein) // Voir
Couverture n°4 : Daphne Guinness (par Steven Klein) // Voir
Couverture n°5 : Alexander McQueen (par Steven Klein) // Voir
Couverture n°6 : Isabella Blow (par Steven Klein) // Voir
Couverture n°7 : Lady Gaga et Daphne Guinness (par Steven Klein) // Voir
Couverture n°8 : Lady Gaga (par Steven Klein) // Voir
Couverture n°9 : Cierra Skye (par Nick Knight // Voir
Couverture n°10 : Lady Gaga & Finn Wittrock (par Chadwick Tyler) // Voir
Couverture n°11 : Lady Gaga (par Inez & Vinoodh) // Voir
Couverture n°12 : Lady Gaga (par Inez & Vinoodh) // Voir
Couverture n°13 : Lady Gaga (par Inez & Vinoodh) // Voir
Couverture n°14 : Lady Gaga & Inez (par Inez & Vinoodh) // Voir
Couverture n°15 : Lady Gaga & Taylor Kinney (par Taylor Kinney) // Voir
Couverture n°16 : Asia (par Terry Richardson) // Voir

Plus d'infos et anecdotes sur les couvertures

Couvertures n°1 et 2 : Il s’agit d’un « face à face », Karl Lagerfeld a été photographié par Hedi Slimane, puis Hedi Slimane par Karl Lagerfeld.
Couverture n°3 : La veste McQueen que porte Gaga appartient à Daphne.
Couverture n°5 : Cette photo exclusive de McQueen a été prise par Klein en 2002.
Couverture n°6 : En Juin 2015 à Londres, Gaga a porté le chapeau Philip Treacy que porte Isabella Blow sur cette photo.
Couverture n°7 : Gaga porte le gant original qui a inspiré celui de la Comtesse dans AHS. Il appartient à Daphne Guinness, et a été créé par Shaun Leane.
Couverture n°10 : Cette photo a été prise pendant une grande séance d’improvisation théâtrale à laquelle Gaga avait invité le cast d’AHS. Gaga raconte cette séance plus précisément dans l’interview à l’intérieur du numéro. Kathy Bates, Matt Bomer et Ryan Murphy ont également été photographiés.
Couverture n°15 : La photo a été prise à Chicago, après une séance de body painting entre les deux amoureux et après avoir fait l’amour sur une toile. Leur tableau final est affiché dans le magazine. Le numéro coûte 50$ (contre 10$ pour les autres), et 100% des recettes iront à la Born This Way Foundation.
Couverture n°16 : Le chapeau d’Asia a été fait sur mesure par Philip Treacy lui-même, qui avait également créé le chapeau que Gaga portait en 2011 chez Jimmy Kimmel.

Retrouvez également dans notre galerie les couvertures de Gaga et le reste des photoshoots :

Couvertures :

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Photoshoots :

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MAJ du 21/01/2016 : Retrouvez les traductions en français de l’édito de Lady Gaga et de son interview par l’acteur James Franco.

Lire l'éditorial de Lady Gaga
Il y a dans la mode quelque chose de crucial à mon existence. Non seulement significative par définition, essentielle à mon bonheur, nécessaire, oui – mais définitivement, la mode est la croix dans mon église. C’est l’ancre de mon lieu de culte artistique.
 
Lorsque j’ai pensé pour la première fois à quoi vous écrire, j’ai eu une vision de mes amis en gardiens de la mode. Tous ces gens qui ne m’ont pas seulement influencée moi, mais le monde entier, depuis des décennies et des générations. Je voulais les aligner dans toute leur gloire. Ce numéro serait l’académie royale de la mode où j’utiliserais V Magazine comme une véritable lettre d’amour à la mode et la communauté de l’art.
 
Mais je n’ai pas retenu ce concept pour ce numéro car cela aurait laissé de côté tellement de personnes significatives, légendaires, qui doivent encore faire la couverture de V. Je n’ai pas encore commencé à creuser ma relation avec Donatella et Allegra Versace, et Nicola Formichetti, mes collaborations avec Hussein Chalayan et Alaïa, mes jeunes années à adorer Marc Jacobs, l’arc en ciel de jeunes créateurs pour qui j’ai des trésors d’histoires commençant par « je les connaissais lorsque », mes rencontres amusantes avec Anna Wintour, ou les secrets que je connais des nombreux endroits où je suis allée – rien de juteux ou de jaseur (enfin, pour certains, si). Je ne fais que commencer à gratter la surface de ce que je connais avec ce numéro.
 
Donc ce que j’ai dû trouver au fond de moi-même était quelque chose de bien plus grand qu’un concept pour un seul numéro. J’ai dû m’enfoncer profondément dans la forêt de mon cœur pour le concept de chaque numéro. Le manifeste. Le lieu de culte. Je voudrais que cela explose la conversation sur la mode par des approches époustouflantes et controversées : que ce soit de la mode et des images faites pour ne rien vendre, un terrain de jeu pour que tous les grands se rassemblent et brisent les règles, un endroit où on peut se sentir libre de laisser la politique de la mode derrière nous.
 
Les personnes en couverture ont en commun quelque chose de profond que j’ai aussi observé chez moi depuis que je suis enfant. Il s’agit d’une capacité qui consiste à trouver – à travers notre tristesse naturelle de créateurs – une lueur de fantasme et d’espérer à travers notre art. Chaque personne sur nos couvertures illustre l’œuvre ou le sujet de quelqu’un qui est un conservateur maître de sa propre vie. Je choisis le mot « conservateur » pour impliquer, aussi, la nature guérisseuse du médium avec lequel ils s’expriment. Ils se guérissent en le faisant, puis nous en le partageant. Toutes les personnes sur mes couvertures m’ont guérie d’une certaine manière, et je pense qu’une vraie paix s’est établie entre nous tous en collaborant parmi nos histoires élaborées. Ce qu’ils m’ont donné et qu’ils ont partagé est une compréhension unique de solitude et de passion – lorsqu’on peut regarder directement dans les abysses de sa propre solitude, comme si c’était une toile, et se sentir ravi.
Lire l'interview de Lady Gaga par l'acteur James Franco
James Franco : Parlons de ce shooting.
 
Lady Gaga : Donc, ce que j’ai fait c’est : mon ami Chadwick nous a photographiés, nous nous sommes retrouvés dans une maison que nous avions louée et c’était comme une véritable histoire d’horreur américaine. Un bidonville américain. Nous n’avons pas posé ni rien. Nous avons improvisé pendant cinq heures. Nous avons créé des personnages et performé dans cet espace. C’était basé en partie sur Un Tramway Nommé Désir, mais librement, et nous avons chacun créé notre propre espace dans l’histoire. C’était une journée magnifique et nous avons pris ces belles photos. Il y avait [la plupart de l’équipe de American Horror Story] : Kathy Bates, Wes Bentley, Chloé Sevigny, Finn Wittrock, Cheyenne Jackson, Angela Bassett, Matt Bomer et Denis O’Hare. J’ai demandé que tout le monde oublie la caméra, point, et qu’on profite juste d’être ensemble. Et que Chadwick documente vraiment cela alors que nous jouions cette pièce en direct. Nous avons passé du temps à en parler dans nos caravanes dehors, et lorsque nous sommes entrées nous étions vraiment dedans. La manière dont les choses se sont passées est amusante. Tout le monde a réagi différemment. Je leur ai demandé à tous d’improviser durant leur jour de congé. Tout le monde n’était pas super excité en commençant. J’ai dû les travailler et leur expliquer, et une fois qu’on est entré, tout le monde s’est uni et c’est arrivé si naturellement et facilement que ces magnifiques photos se sont faites.
 
Comment était Kathy Bates ?
 
Vous savez, elle était là avec nous tous. Lorsqu’elle est entrée, au début, elle disait « Je ne suis pas sûre qu’on va pouvoir faire ça. » Puis Wes a sauté sur la table de la cuisine et a balancé des couteaux à travers la pièce et s’est mis de la pizza sur le visage. Il a balancé le drapeau américain de l’autre côté de la pièce, et je me disais, « Putain c’est Wes Bentley, American Beauty, le drapeau… c’est incroyable. » Kathy a ouvert une bière et a commencé à boire et soudain elle s’est mise à parler, c’était notre mère, j’étais sa fille, et Cheyenne et Wes étaient mes frères. Wes se comportait mal avec moi et elle lui disait à quel point il est un porc. Ce qui était vraiment incroyable, c’était de nous voir tellement tous en sécurité pour recréer ceci en dehors du studio, en dehors du show. Même si Ryan Murphy est venu et qu’il est resté avec nous, une partie de ce que je voulais montrer grâce au shooting était la camaraderie qui est née de cette série et surtout pour moi, qui ne faisait pas partie de la série avant. Ils m’ont vraiment adoptée en tant que personne, et j’ai développé une solide amitié avec eux. Ils m’ont vraiment fait confiance, et sont venus le weekend pour faire quelque chose comme ça, et ça a résulté en quelque chose qui, je pense, n’a jamais été fait auparavant.
 
Est-ce que c’est Ryan Murphy qui t’a contactée [pour le rôle de la Comtesse dans American Horror Story] ?
 
J’ai appelé Ryan et je lui ai dit que je suis une grande fan du show et que je voulais vraiment faire quelque chose avec lui. Il m’a en gros dit oui tout de suite. Je lui ai dit que je voulais jouer une femme forte mais dangereuse. Nous avons commencé à échanger des idées, mais la Comtesse est vraiment devenue ce qu’elle est après les trois premiers épisodes. J’avais une idée d’elle en femme forte et j’ai fait beaucoup de recherches pour qu’on ne fasse qu’un, mais c’est en avançant que nous avons créé sa dynamique. Tout le monde insistait sur le fait qu’elle avait vécue 100 ans et donc qu’elle était si froide. J’ai dit « J’ai l’impression d’avoir vécu 100 ans et je ne suis pas toujours froide. Parfois je suis plutôt vulnérable et folle et faible et téméraire. »
 
Elle a l’air solitaire – il y a un besoin en elle de se lier.
 
Il y a un désir insatiable qui est inaccompli. Il y a beaucoup de parallèles entre le personnage et ma propre vie. En 100 ans elle a pas mal changé. On en apprend plus sur qui elle était avant de devenir mauvaise – ou ce que les gens voient comme mauvaise. Je vois plutôt un sens pratique. Elle doit se nourrir. Elle doit survivre. C’est comme cela qu’elle existe, et c’est différent de ce qu’elle était avant. Que nous arrive-t-il en tant qu’êtres humains, qu’est-ce qui change ce que nous sommes, peut aussi bien servir ou troubler notre personnalité ou notre âme pour toujours ? Dans quels cas et que se passe-t-il lorsque cela arrive ? [Le show] vous fait vous poser des questions sur le bien et le mal – car l’hôtel est un endroit maléfique, mais lorsqu’on voit ce que tout le monde y traverse, ce n’est pas si différent de ce que nous traversons tous. Que seriez-vous prêts à faire pour survivre ? Que seriez-vous prêts à faire pour être heureux ? De cette manière, il n’est pas si difficile de s’identifier à une junkie ou à quelqu’un qui ne peut pas vivre sans adrénaline.
 
D’une certaine manière c’est parallèle à ce que tu as fait dans tes clips.
 
Je ne considère pas que ce que j’ai fait dans ma musique soit similaire à la Comtesse. Je ne sais pas si Ryan Murphy le pense, mais je suis sûre que je suis moi-même inspirée par des choses que j’ai faites ; des parallèles qu’on ne peut pas exactement dessiner, spécialement lorsqu’on fait du fantastique. Mon inspiration lorsque je tue dans la série, c’est lorsque j’écrase une mouche. J’ai déjà écrasé des mouches. Je n’ai tué personne avec aise et sans effort – je n’ai jamais tué personne – mais j’ai déjà écrasé une mouche et j’ai probablement fait comme si ça ne comptait pas pour moi. D’autres fois j’ai écrasé une mouche et je me suis sentie mal de le faire et ça a duré un instant.
 
Penses-tu que ton jeu et ta musique sont vus de façon différente ?
 
Je n’ai pas vraiment une grande idée de la manière dont les gens voient mon travail.
 
Tu ne lis rien sur le sujet ?
 
Je vois des articles et des choses comme ça, mais je ne crois pas que c’est vraiment comme ça que les gens voient mon travail. Qui peut dire ce que les gens ressentent vraiment ? Je passe mes matinées et mes soirées à apprendre mes textes, les faire entrer dans mon corps, puis j’essaie de les faire voler autant que possible à l’écran, tout en sachant parfaitement que je ne suis pas aussi expérimentée que les autres dans cette série. Je dois juste croire en mon amour et ma passion de jouer. Qui sait si les gens voient ça de manière différente par rapport à ma musique ? Ils peuvent penser que je ne suis pas bonne, ils peuvent penser que je suis bonne ; ils peuvent penser que c’est mieux que ma musique, pire qu’elle. C’est dur de dire si je le saurais, ou même si cela m’intéresserait. Je dois le faire ou je mourrais, je crois.
 
J’ai vu ton rôle dans Les Sopranos. Tu as déjà joué.
 
Oh, c’est horrible. Ouai, je suis allée à l’Institut Lee Strasberg depuis que j’ai 11 ans. J’ai beaucoup étudié les techniques de jeu.
 
Comment entres tu dans le personnage ?
 
J’étudie énormément mes répliques. C’est la première chose. Sur le chemin du travail tous les jours, lorsque je me rends au studio, j’ai des petites choses qui me rappellent [la Comtesse] – ses tenues, ses filets à cheveux, son maquillage. Je me maquille et je me coiffe comme elle et j’écoute de la musique qui me la rappelle, suivant le siècle ou la décennie dans laquelle on est. J’écoute beaucoup de musiques différentes. Lorsque je me rends au travail, je deviens « elle » en quelque sorte. Je vais sur le plateau, répète, puis je reviens et je mets mes perruques, mes vêtements. C’est la dernière touche. Les vêtements sont totalement sans conséquence pour moi. Je sais que ça a l’air d’être important, mais je passe plus de temps à m’entrainer à marcher ou à dire les choses. Je passe aussi beaucoup de temps à me relaxer entre les prises. Je médite la plupart du temps. Je dois oublier ce que j’ai appris et juste parler. Comme avec Chloé [Sevigny] – c’est mon amie et nous rions tout le temps avant qu’ils ne crient « action », et à ce moment c’est comme si nous balancions tout par la fenêtre et nous zappons pour être dans nos propres rôles. On s’écoute l’une l’autre. C’est marrant. Ça a été important pour moi en tant que personne parce que – je suis sûre que tu comprends vu que tu es célèbre – dans 90 pour cents des interactions que tu as avec les gens, tu n’as pas l’impression qu’ils s’intéressent à toi, ou qu’ils écoutent vraiment lorsque tu parles. Ils veulent juste une photo avec toi. Lorsque ton boulot est d’écouter et que les autres t’écoutent, il y a cette chose magique, romantique qui a été incroyable pour moi. J’ai de véritables conversations toute la journée, et c’est mon boulot de découvrir comment écouter et être honnête. Et je ne sais même pas si je suis bonne à ça. Je sais juste ce que j’ai appris à l’école – je suis allée à Tisch, et je suis aussi une fan de théâtre. J’ai lu Stanislavski et tout ça. Tout ça pour dire que j’ai rencontré des acteurs vraiment généreux qui se sont ouverts à moi sur le plateau.
 
Qu’as-tu appris d’eux ?
 
Tout. Tout ce que j’ai fait c’est ramasser ce qu’ils laissaient tomber. [Rires] J’étais embarrassée au début. Je ne voulais pas faire d’improvisation et trop tenter ma chance auprès d’acteurs tellement chevronnés comme Kathy Bates. Qui suis-je ? Je ne suis qu’une popstar. Je ne fais pas ça. Je pensais arriver, dire mon texte comme une gentille fille et partir. Puis, avec le temps, les choses ont commencé à changer. J’ai fait une scène d’amour avec Matt Bomer, et il n’était même pas écrit qu’on devait baiser à la fin de la scène, mais on a juste commencé à le faire. C’était tellement fou, mais c’est mon ami. On a rigolé après ça ; on ne l’avait pas prévu. C’est juste la manière dont on a dit nos répliques ; ça a dégénéré. Nous étions ouverts à ça et je lui fais confiance. Il sait que je m’en fous, alors ça va. Il y a beaucoup de liberté sur le plateau. Dans mon tout premier épisode, certaines de mes répliques ont été improvisées. Mais dans ma troisième scène j’ai commencé à devenir impertinente. [Rires] Il y a des choses en jeu tout le temps – des gens qui tuent par amour – donc moi et l’équipe nous battions toujours avec les réalisateurs, créateurs et scénaristes pour que ce soit plus physique.
 
Donc vous étiez ceux qui montaient le chauffage et non l’inverse ?
 
Oh oui. Ce ne sont pas les réalisateurs qui nous le disaient. Nous leur disions, pour sûr. Parce que c’est comme une injustice pour les personnages que ce soit joli et sécurisé. Nous avions besoin d’aller là pour que cela soit identifiable à l’addiction, car l’addiction n’est pas belle. L’addiction est terrifiante, morbide et provocante. On parle beaucoup de ça.
 
L’une des choses que j’admire vraiment chez toi est que tu es capable de rassembler ces différentes sphères : musique, art, arts dramatiques et performance –
 
Et mode.
 
Et mode. Donc lorsque tu décides que tu veux jouer dans un show qui a gagné des Emmys, avec des acteurs qui ont gagné des Emmys, comment gères-tu –
 
La pression.
 
Ouai la pression. Le scepticisme.
 
Je ne crois pas qu’un artiste doive s’identifier à un moyen de s’exprimer plutôt qu’un autre. Je pense que c’est bien et beau d’en étudier plusieurs. Je suppose que ça m’importe peu parce que j’aime tellement ça et rien ne peut être plus fort que quelqu’un qui allume le feu de ma passion. Je sais que tu sais ça… tu traverses des périodes dans ta carrière où tu fais des choses qui ne te satisfont pas et une part de toi meurt. [Lorsque] tu commences à travailler sur quelque chose qui te fait te sentir de nouveau vivant, rien ne vaut plus que ça. Je suis tellement vivante. Je vais en répétitions avec mon jeans et mon t-shirt avec les acteurs et nous nous asseyons et parlons des scènes. J’ai l’impression d’être de nouveau à l’université, seulement c’est mieux parce que je détestais l’université. [Rires]  
Je me souviens de la fête de Noël de Klaus [Biesenbach], tu parlais des nombreuses critiques que tu avais reçues pour une collaboration avec Jeff Koons [la couverture de l’album ARTPOP].
 
Qui sait ? J’aurais pu te dire un certain nombre de choses. J’aurais pu te parler de l’alcool. Maintenant que je regarde en arrière, je ne sais pas si qui que soit a jamais critiqué ma collaboration avec Jeff – [ils] me critiquaient juste moi, c’est tout. Je suppose que tu traverses des vagues dans ta carrière et tu apprends de ça. Tu passes par une adolescence. Je suppose que j’ai traversé cette période. C’est un choc au début. Tu sais, je me soucie tellement de mon travail, que lorsque des gens disent des mauvaises choses sur les cadeaux que je fais – ces petits cadeaux artistiques – cela me fait me sentir mal. Certains d’entre nous sont sensibles… mais je me suis endurcie avec les années. Je suis mon intuition d’artiste. Je fais à fond les choses que je veux et auxquelles je crois. Tu sais, lorsque j’ai fait La Mélodie du Bonheur [hommage à la 87ème Cérémonie des Oscars], je ne faisais qu’étudier cette musique. J’ai dit à tout le monde que je travaillais sur ça et que je ne pouvais pas faire cette performance sans avoir une discipline totale et être concentrée. Je ne peux rien vendre pendant que je fais ça. Lorsque tu engages ta vie à faire de la musique ou de l’art, tu ne peux pas aussi t’engager à faire de l’argent. Un engagement avec l’argent c’est – ça signifie que tu danses avec le diable. Cela signifie que ce que tu fais est lié à faire de l’argent. Je pense que c’est mieux de ne pas faire ça – ainsi tu n’as pas à te sentir mal pour ce que tu fais. Je peux me sentir fière de ça, de chaque performance, de tout.
 
Travailles-tu sur un nouvel album ?
 
Oui, j’ai écrit beaucoup l’année passée. La série a vraiment affecté ma voix, je dois dire.
 
Comment ça ?
 
J’utilise mon écoute du jeu dans ma musique, ce qui est crucial car il s’agit de musique. Qui eut cru que je puisse écouter encore plus ? C’est incroyable d’en parler. Il y a une liberté énorme et une imprudence, mais aussi une sophistication dans la série. Il y a beaucoup de libération, mais c’est une libération très chic. Voilà ce que je dirais : lorsque je ne travaillais pas sur le show, j’étais vraiment misérable car je n’avais pas d’endroit sûr pour faire sortir mes vices. Maintenant j’ai un endroit sûr pour mes vices donc lorsque je fais de la musique j’ai plus de clarté. J’ai un peu moins l’instinct d’être imprudente avec ma musique maintenant car je suis imprudente dans un autre domaine. Donc maintenant je pense plus à ce que je veux dire et ce que je veux laisser sur Terre. C’est moins une expression de toute ma souffrance. Il y aura un peu de ma souffrance dans l’album bien sûr, mais ce sera plus que ça. Mon dernier album était criblé d’une tonne de souffrances. Tout l’album. C’est presque comme si on ne pouvait pas le comprendre. Désormais le show me donne une place où mettre les choses, alors lorsque je me mets au piano, je suis déjà dans un endroit plus profond. J’ai quelque chose de complètement différent à explorer.
 
Jouer implique beaucoup de collaboration.
 
Lorsque je performais avec Tony aujourd’hui – je performais avec lui au Lincoln Center et je chantais mes chansons – je me sentais vraiment penser les choses en les chantant, et j’improvisais aussi. J’allais un pas en avant. Et je sais que cela vient du fait de jouer. Lorsque je joue c’est le même genre de chose : j’ai peur de commencer à chanter au milieu de ma scène ! J’ai peur de dévier vers le mauvais médium et que ma voix soit… affectée.
 
Vois-tu les chansons comme des personnages, ou est-ce qu’il s’agit de toi ?
 
Tout est moi. Je vois la Comtesse comme une partie de moi. Ce que je suis en tant que personne est un mélange de moi, Stefani, et de Gaga. La Comtesse est tout en un.
 
Lorsque tu es venue voir ma pièce à Broadway, Des Souris et Des Hommes, deux minutes avant que le rideau ne se lève, j’ai entendu ce brouhaha dans le public. Je suppose que tu venais d’entrer avec cette tenue magnifique et ce très grand chapeau. Ça m’a fait penser : je ne sais pas si tu es toi-même toujours en scène – ni même si tu peux t’en empêcher dans une certaine mesure. Si tu es un personnage publique, à un certain point les gens se projettent sur toi. Ton personnage publique commence à se mélanger avec qui tu es. Toi et moi pensons peut être que nous savons qui nous sommes en privé, mais ce personnage publique – il devient une part de toi. Tu es l’exemple parfait de quelqu’un qui suit ses instincts, mais ton personnage publique est tellement large qu’il ne peut pas s’empêcher d’avoir un gros impact sur ta vie.
 
Je l’ai dit dans le passé. Tout ce que j’ai créé a été fait pour me guérir d’une souffrance particulière, dont j’ai toujours pensé qu’elle serait aidée par les choses créatives. Non seulement c’est une grande partie de moi, mais c’est aussi une partie qui fait de moi un tout. Vraiment et sincèrement. Je ne pourrais pas survivre sans Lady Gaga, qui est celle que je suis. C’est ce qui me rend forte et m’a aidée à survivre. Je me soucie vraiment de ça ; nous ne sommes pas séparées. Mais lorsque je sors, ai-je le choix ? Bien sûr que j’ai le choix, mais je choisis de ne pas cacher ce que je suis. Je peux sortir en jeans lorsque j’en ai envie, mais je dois dire que pour quelqu’un comme moi, ce n’est pas amusant de sortir lorsqu’on a l’impression de devoir cacher qui on est. C’est en quelque sorte ce contre quoi je me bats.

Traductions : Christelle // Gagavision.net ©️


34 commentaires on “Lady Gaga pour V Magazine”

    1. Je viens de changer l’article, finalement ce n’est probablement pas la couverture mais peut-être un simple « preview »… Car il n’y a pas le grand V ca ne ressemble pas aux couvertures habituelles. Au temps pour moi !

  1. Ah super idée, j’ai hâte de voir le résultat ! Dans une récente interview elle parlait d’un grand photoshoot qu’elle avait dirigé, ça doit être pour ça. :) Vraiment impatient de voir tout ce qu’elle a préparé !

  2. Bon je ne veux surtout pas lancer les spéculations mais quand j’ai vu que c’était pour le numéro de Janvier 2016(j’insiste sur le 2016 !!) Ça a tout de suite fait « tilt » dans ma tête. ^^ « pas de pop music en 2015 » mais en 2016 elle a bien prévu de sortir un nouvel album et je suis sûr presque convaincu qu’elle va en parler dans ce V magazine !
    Bref bonne nouvelle :p

    1. Son manager a précisé que ce magazine n’avait rien à voir avec de la nouvelle musique, seulement un gros projet mode sur lequel elle a beaucoup travaillé ^^

  3. Sur V magazine shop on peut précommande mais c’est 45$ je trouve ca bizarre si c’est seulement 1 version (qui est la photo)
    Car la version avec rihanna est à 10$ seulement
    Donc peut être qu’il y a 3 ou 4 version au final et les 45$ serait avoir toutes les versions non ?

  4. J’aurais bien voulu l’acheter mais il est déjà sold out malheureusement :-/ je suppose que vous n’avez pas d’idées s’il est possible de le trouver en Belgique :-/ :-)

  5. Je suis tellement choqué dans le bon sens, je n’ai pas vu un aussi beau photoshoot depuis belle lurette et chaques photos dévoilée est un peu bohneur ! Que de belles choses pour 2016 si elle reste dans ce thème la.

  6. Les couvertures sont très hétéroclites et plutôt sympathiques. Mes préférées restent les premières, elle a son air de comtesse et j’aime beaucoup. Celle où elle a les cheveux jaunes rappelle étrangement la période ‘The Fame Monster’ tout comme celle avec Inez qui renvoie à l’ère ‘Yoü And I’. Je suis content qu’elles s’arrachent aussi bien, souhaitons leurs que ça dure !

  7. Je sais pas vous mais j’adore repérer les vêtements de Gaga dans ce photoshoot, rien que les armadillo de McQueen ou le chapeau vert et rouge qu’elle avait porte a Londres :-) on voit qu’elle utilise sa garde robe pour le coup :-)

  8. Honnêtement je trouve que Lady Gaga n’est pas très belle sur ces photos (à part quelques unes où ça va).

    Mais Bordel on s’en fou car ces photos sont tellement magnifiques mais surtout ARTISTIQUES ! Elles dégagent toutes quelque chose ! Ce sont des Oeuvres d’Art. Et c’est ça que j’aime !

  9. Je sais pas vous celle avec Taylor me perturbe mais surtt le contexte, je sais que c un couple heureux et que je trouve trop mignon et que c mieux que les photos nues de certaines stars fin je suis contre le nu pcq c pr faire le buzz alors que pr moi c qqch de prive tt comme cette photo :-/ je j’ai pas vraiment envie de savoir quand ils font l’amour et tt :-/ sinon mes couvertures préferees sont celle ou elle est habillées en Mc Queen et Versace :-)

    1. « je j’ai pas vraiment envie de savoir quand ils font l’amour et tt :-/ »

      Mmmh être fan de Lady Gaga et être choqué par une simple photo ou l’on ne voit strictement rien , alors qu’elle a fait des shoot tellement plus trash ou on voit carrément son sexe et ces seins , sa me fait doucement rire , qui plus est quand on sait que Gaga a beaucoup de chanson parlant de sexe.

  10. James Franco est bien choisi pour interviewer Gaga puisqu’il est également très fort dans l’art d’incarner des personnages totalement différents !
    super l’interview ! Et Merci beaucoup pour la traduction !

  11. Je viens d’acheter la version numerique du magazine (3$ au lieu de 15$ + un million de frais de port, comment résisté ;) ) et j’ai lu en diagonale l’article de James Franco.

    Qu’elle bonheur lorsque je suis venu sur Gagavision pour voir si vous aviez fait la traduction de voir que OUI vous l’aviez fait !!

    Vous faites un super boulot. Parmis tous les autres sites de fans (toutes artites confondu) vous êtes les seuls a nous offrir des traductions aussi complete, rapide et nombreuse. C’est vraiment apprécié ;)

    1. On est d’accord c’est dingue la qualité de ce site ! J’avais commencé (vraiment !) une sorte de liste de tout ce qui faisait la qualité de ce site ; finalement j’en suis désolé mais c’est trop long ! TOUT est propre, complet, réfléchi (je me souviens encore du choix délibéré pour « nominée » au lieu de « nommée » !), c’est un pur bonheur de venir sur GaGaVision !
      Bravo à toute l’équipe – Sonya, Nagawa, Christelle, Garance et Nattie – encore une fois gérer votre vie personnelle, professionnelle/étudiante et votre passion en la partageant avec les Monsters français, chapeau !

  12. ANTOINES peux-tu me dire où tu as pu avoir la version numérique du V99? Merci d’avance!

    Merci également à l’équipe pour la traduction, vous faites du super bon travail!!!!!

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